Peter et Elliott le Dragon (Film).

Réalisateur : David Lowery.
Scénariste : David Lowery et Toby Halbrooks.
Producteur : Jim Whitaker et Barrie M. Osborne.
Compositeur : Howard Shore.
Société de production : Walt Disney Pictures.
Distributeur : Walt Disney Studio Motion Pictures.
Sortie USA : 12 Août 2016.
Sortie française : 17 Août 2016.
Titre original : Pete’s Dragon.
Durée : 1h42.
Budget : 65 millions de dollars.
Recette mondiale : 142 millions de dollars.
Recette USA : 75 millions de dollars.
Entrées françaises : 471 000 entrées.

Résumé.

Monsieur Meacham est un vieux sculpteur de bois qui aime raconter aux enfants du coin des histoires à propos d’un dragon qui habiterait au plus profond de la forêt voisine. Mais pour sa fille, Grace, tout ça n’est qu’invention jusqu’au jour où elle fait la connaissance de Peter, un jeune garçon de 10 ans qui dit vivre dans les bois, sans famille ni foyer, avec pour seul compagnon un dragon géant nommé Elliott. Troublé, Grace va alors décider de percer ce mystère au grand jour.

Affiches.

Images.

En savoir plus.

Réalisé par David Lowery, Peter et Elliott le dragon est un remake du film live sorti en 1977.

Oakes Fegley prendra la place de Sean Marshall dans le rôle de Peter.

Le tournage du film a commencé mi-février 2015 en Nouvelle-Zélande.

Le film sera présenté en 3D dans les salles équipées.

Notre critique de Peter et Elliott le Dragon (Film).

Après Cendrillon, Alice au pays des merveilles ou plus récemment Le livre de la jungle, Disney ressort à nouveau du placard ses vieilles histoires pour les remettre au goût du jour dans une version souvent plus sombre, plus épique, mais aussi plus mature !

Bien que montrer du doigt pour son manque d’originalité, il faut bien avouer que jusqu’à présent, les quelques remakes sortis sont loin d’avoir fait défaut en terme de qualité. Mais alors qu’en est-il pour cette revisite de l’histoire de Peter et Elliott : accrochez-vous nous partons à dos de dragon ! Pour ce pseudo-remake donc, exit le charme d’antan de la province portuaire de Passamaquoddy, son phare, son école et ses pêcheurs et dites bonjour à une forêt dense, à sa lumière brumeuse et à ses arbres démesurés. Si dans un premier temps, ce changement de contexte peut sembler déroutant à la vue de l’histoire que l’on connait, ce nouvel environnement va pourtant permettre à la production de se démarquer de son prédécesseur, évitant au passage les comparaisons souvent nuisibles.

Autorisant ainsi le début d’une toute nouvelle aventure, il ne perd néanmoins pas le charme de son aîné en gardant une certaine distance avec le monde moderne. Ici, on roule certes en 4×4, mais on téléphone avec un combiné filaire, on a accès à l’hôpital moderne, mais on s’oriente encore à la boussole, bref, cette version, comme son ancêtre, sent bon l’histoire traditionnelle et populaire telle un conte ancien que l’on partage de père en fils, le tout agrémenté d’effets spéciaux et visuels plutôt bons, malgré un manque d’audace dans la mise en scène, avare de scènes à grand spectacle et un Elliott aux mouvements parfois un peu surréalistes tant les lois de la gravité et le poids de l’animal semblent avoir été oublié.

Convaincant par le changement de contexte, celui-ci a pourtant une réelle faiblesse. Un enfant vivant dans la foret, élevé par une créature s’apparentant à un animal, sans peur et grimpant aux arbres, ça ne vous rappelle rien ? En effet, vous ne manquerez pas de constater tout au long du film, et surtout au début, que de nombreux plans, voir même certains éléments scénaristiques comme, par exemple, la rencontre de Peter avec Natalie, la fille de Grace, font carrément pensé au film Tarzan ou encore au Livre de la Jungle et même parfois au Voyage d’Arlo. Certainement plus maladroit que volontaire, ces étranges ressemblances, sans gravité à première vue, soulèvent cependant l’une des faiblesses du film : son manque de profondeur, de personnalité et sa superficialité.

Alors que les 5 premières minutes s’avèrent prometteuses, surfant sur ce surplus de maturité, d’émotion et de dramaturgie dont ont fait preuve les précédentes relectures made in Disney, les 60 minutes suivantes vont néanmoins plomber cet enthousiasme naissant. Telle une caméra volant au-dessus de la vie du jeune homme, le film se contente bien trop souvent de surplomber les événements pourtant clé de l’histoire. La naissance de la complicité avec Elliott est ainsi simplement résumée par une séquence de vol et celle entre Grace et Peter est tout aussi anecdotique se concentrant sur une unique soirée où un garçon, pratiquement muet et fuyant jusque là, se retrouve le soir même dans le lit familial pour partager une histoire en famille.

Et des questions, on s’en pose plein ! Pourquoi Elliott s’illumine lorsque certains personnages le touchent, pourquoi Grace et Jack semblent avoir quelques sujets de discordes ou encore comment le père de Grace, qui raconte l’histoire d’un enfant perdu dans les bois et vivant avec un dragon depuis des années aux marmots du coin, détient le secret de cette vérité. Bref, il n’y’a pas que la forêt qui soit mystérieuse dans ce Peter et Elliott version 2016 ! Trop succinct donc, ce manque de profondeur amène inévitablement à un manque d’attachement aux protagonistes. Alors certes, Elliott est attachant et rigolo dans son attitude, Peter, qu’Oakes Fegley interprète da manière convaincante, l’est également, mais pour ce qui est de Grace, Jack, Natalie ou encore Mr Meacham, difficile,sans pour autant les détester, de réellement les aimer.

Alors à part des questions que reste-t-il ? De l’ennui certes, mais aussi une vingtaine de minutes finale plus intense, mais ne parvenant pas à sauver le tout pour autant et des musiques, aux notes parfois un peu country, mais surtout anecdotiques. Seule la fin aurait pu donner un semblant de magie Disney à l’ensemble. Malheureusement, au lieu de laisser place à l’imaginaire de chacun pour créer une fin aussi mystérieuse que personnelle, les dernières secondes du film finissent de le détruire en rendant son happy-end incompréhensible.

Si vous vous attendiez à un remake du dessin animé/film des années 70, il n’en est rien ! Au final donc, Peter et Elliott le dragon emprunte un chemin propice pour exister. Nouveaux décors, nouvelle ligne scénaristique et accroche prometteuse, mais il va pourtant s’enliser rapidement dans une approche bien trop lisse et fade de son sujet et de ses personnages.

Que vous connaissiez, ou non, l’histoire d’origine, vous risqueriez donc fortement d’être déçu ! Peu mémorable, s’il échappe avec brio aux comparaisons avec son aîné, Peter et Elliott le Dragon évitera, à contrario de ce dernier, de devenir culte pour tout une génération !