Willow : la série.

Créateur : Jonathan Kasdan et Wendy Mericle.
Producteur : Julia Cooperman et Ron Howard.
Compositeur : Xander Rodzinski et James Newton Howard.
Société de production : Howard’s Imagine Television.
Distributeur : Disney+.
Première diffusion USA : 30 novembre 2022.
Première diffusion française : 30 novembre 2022.
Période : 2022.
Titre original : Willow.
Durée moyenne d’un épisode : 45min.
Nombre de saisons : 1 saison.
Nombre d’épisodes : 8 épisodes.

Résumé.

Elora Danan est devenue adulte. Elle rejoint un groupe menée par Willow afin de sauver le frère de la princesse Kit, dans un monde où une sorcière entend bien régner sur les royaumes.

En savoir plus.

Willow : la série est la suite du film Willow de 1988.

Le projet est annoncé en octobre 2020.

Le final de la saison 1 annonce l’arrivée de deux autres saisons.

En mars 2023, la série est finalement annulée.

Notre critique de Willow : la série.

Il aura fallu attendre 20 ans pour repartir à l’aventure dans un univers de fantasy. Est-ce que cette attente vaut le coup ?

Tout dépend alors de ce que vous espériez y retrouver et c’est ce qui peut donner un avis mitigé. Le long-métrage de 1988 avait réussi à poser tout un univers prenant et riche, il y avait donc un bon potentiel à exploiter. Avec une série, il y a donc de quoi tout développer. L’intrigue de base n’est pas des plus originales mais elle reprend le concept global de la fantasy avec une quête à accomplir avec un groupe. C’est donc l’ensemble qui doit tenir la route… et ce n’est pas vraiment le cas ici. Déjà car les histoires ne sont pas toujours des plus captivantes, donnant parfois même des épisodes bouche-trou où rien ne semble vraiment avancer sur le fil conducteur. Il y a même trop de mollesse par moment qu’on finit par s’ennuyer. Il faut attendre les deux derniers épisodes pour entrer davantage dans le vif du sujet et perdre un des défauts de cette série.

Défaut qui est qu’on est dans une ambiance bien trop familiale et que ça en devient usant. L’humour est bien trop présent. On ne demandait pas à avoir une série sombre et hyper sérieuse mais moins de légèreté n’aurait pas été de refus. Il y a peu de situations dramatiques, peu de séquences portées sur l’émotion alors qu’il y avait de la matière pour ça. Sans compter une écriture des dialogues peu recherchée, tombant trop dans la facilité. Facilité qu’on retrouve également dans les raccourcis scénaristiques. Certains éléments sont développés trop rapidement qu’on ne comprend pas trop le concept. On sent en plus que c’est une série prévue pour quelques saisons et il aurait été plus judicieux de bien développer dans le temps. Même si l’ensemble de l’intrigue n’est pas à jeter, on s’attendait à quelque chose de bien plus travaillé pour marquer les esprits.

On retrouve Warwick Davis en Willow et son personnage a évolué avec le temps qui passe. Il a gagné en expérience, en capacités magiques mais aussi en étant plus acariâtre, parfois trop autoritaire. Là où il avait un cœur énorme dans le film, ici il se veut parfois détestable par son comportement de moralisateur et de professeur strict. Comme beaucoup de films de fantasy, il va être à la tête d’un groupe. On commence déjà par aborder le casting qui n’est pas des plus brillants. Entre visage quasi inexpressif, ou interprétation surjouée, on a du mal avec certains choix de la distribution. Il faut donc passer outre et espérer que les nouveaux protagonistes valent le détour. Elora est devenue une jeune femme, là où on l’avait connu bébé. Elle découvre sa véritable identité et elle va donc grandement évoluer entre le début et la fin de la saison. Un peu trop rapidement d’ailleurs car elle passe d’une servante à une puissante sorcière. Même si on suit son entraînement, la bascule devient trop brutal et un peu cliché.

C’est justement dans les clichés que le reste du groupe se compose. Kit est la princesse qui veut être une guerrière aventurière et qui doit gérer son passé ; Jade est sa « meilleure amie » et grande combattante (même s’il n’y a aucune conviction dans les coups portés à l’épée, peut-être à cause d’une actrice mal préparée physiquement) qui va, de manière prévisible, avoir une romance avec Kit ; Boorman est le grand gaillard musclé et pince sans rire pour la touche comique ; Greydon est le prince qui ne veut pas se marier et qui se veut tout chétif mais qui va se révéler étrangement (évoluant vers quelque chose sans réel intérêt autre que scénaristique pour justifier du vide) ; Airk est le frère de Kit qui se fait enlever par la sorcière. Cette même antagoniste qui apparait finalement très tard dans la saison et qui est sous exploitée malgré ses capacités.

Avec le genre fantasy, il faut bien évidemment que ça suive à l’écran. Force est de constater qu’il y a eu un bon effort de fait pour nous plonger dans un autre monde, comme l’avait bien réussi le film à l’époque. Les décors sont bien travaillés, qu’ils soient aussi bien réels que virtuels. D’ailleurs à ce sujet, les effets visuels sont vraiment réussis et mis très en avant dans le dernier épisode. On ne peut pas en dire autant des costumes. Si dans l’ensemble ça passe, les tenues de Kit et de Jade dans les derniers épisodes semblent avoir été conçu à la va vite en prenant ce qu’ils avaient dans leur armoire d’adolescente (une veste en jean à zip, vraiment ?). Concernant la mise en scène, la première partie de saison se veut poussive là où la seconde apporte plus de travail, particulièrement sur les deux derniers épisodes où on sent une volonté d’être plus artistique en terme de compositions de l’image et des couleurs. Là on se sent dans un univers féerique. L’énorme gros point négatif de la technique est son choix douteur sur la bande originale. Si on a droit à de belles musiques épiques propres au genre, pourquoi y glisser des chansons modernes sur des séquences qui n’ont rien à voir. Même le final de la saison nous achève sur du Dire Straits…

La saison 1 de Willow, la série avait un potentiel énorme mais en bonne partie gâchée et ne sera pas une série majeure de la fantasy.