The patient.

Créateur : Joel Fields.
Réalisateur : Chris Long, Kevin Bray et Gwyneth Horder-Payton.
Scénariste : Joel Fields et Joseph Weisberg.
Producteur : Michael Maccarone et Justin Weinberger.
Compositeur : Nathan Barr et Justin Caine Burnett.
Société de production : FX Productions, Scallie Filmworks et The Js.
Distributeur : Hulu / Disney+.
Première diffusion USA : 30 août 2022.
Première diffusion française : 14 décembre 2022.
Période : 2022.
Titre original : The patient.
Durée moyenne d’un épisode : 25min.
Nombre de saisons : 1 saison.
Nombre d’épisodes : 10 épisodes.

Résumé.

Alaun Strauss est psychothérapeute et il vient de perdre sa femme. Son nouveau patient, Sam, réclame son aide afin de gérer ses pulsions meurtrières.

En savoir plus.

Le projet débute en octobre 2021.

Notre critique de The patient.

Une consultation avec un psy est dans l’objectif de se sentir mieux mais quand le patient est un meurtrier, cela prend une toute autre tournure.

Ce n’est pas le genre de série à mettre devant tout le monde car l’ambiance est vraiment pesante, très oppressante et limite malsaine par moment. En effet, on va plonger dans la tête d’un meurtrier qui cherche à se « guérir » de ses pulsions assassines. On va suivre une double intrigue en réalité. La première repose sur la thérapie de Sam. Le psy va tenter par tous les moyens de le « sauver » par différents procédés mais ce qui est intéressant, c’est qu’on ne sait pas vraiment s’il y a cette volonté de protéger son patient ou tout simplement de trouver une échappatoire. Le fait qu’Alan soit enfermé et forcer à faire une thérapie donne des doutes sur son jugement. C’est plutôt bien géré car en plus de vouloir sauver sa propre vie, il doit aussi sauver celles des futures victimes potentielles. Un jeu d’équilibriste dont l’issue est incertaine pour lui. On regrettera juste quelques facilites scénaristiques un peu trop cliché malgré une excellente écriture des histoires.

La seconde intrigue est justement sur ce cliché : la relation père/fils. Si Sam part en vrille, c’est à cause de la violence de son père étant enfant. Un ressort déjà trop vu au cinéma pour justifier les motivations d’un tueur. Sam n’a plus vraiment de figure paternelle qu’il retrouve en partie chez Alan. Mais ce dernier a aussi un conflit ouvert avec son propre fils. La série va alors nous mêler certes dans l’esprit d’un meurtrier mais aussi dans celui d’un père soucieux de retrouver ses proches et réparer les liens avec son fils. C’est pourquoi le psy se fait une auto-thérapie avec son subconscient. Une idée prenante car au final, il se parle à lui-même et garde cet espoir de s’en sortir mais en voulant apaiser son âme si jamais ça tourne mal. Est-ce que ça tourne mal justement ? On ne vous racontera pas la fin mais on pourrait regretter un peu trop de prévisibilité sur l’ensemble de la série et certains moments qui n’ont au final pas d’intérêt alors que ça semble montrer comme s’il y en avait.

Le gros point fort de cette série repose sur son casting. Steve Carell et Domhnall Gleeson sont brillants ! Le premier incarne le psy, proche de ses patients, compétents mais avec des soucis familiaux, ayant perdu sa femme et étant en conflit avec ses enfants, en particulier son fils. On s’attache à lui et on sent aussi la détresse d’un homme kidnappé puis enfermé. Il oscille entre espoir et désespoir, faisant son travail de thérapeute mais voulant survivre. Le fait qu’il perde pied par moment et se forçant à se faire une thérapie mentale lui-même montre sa fragilité et sa résignation. Le second est Sam, un enfant violenté toute sa jeunesse, vivant avec sa mère (qui ferme les yeux sur les agissements de son fils) qui a des pulsions violentes jusqu’à tuer les gens pour se calmer. Il agit impulsivement mais veut se faire soigner. Curieusement, on va aussi s’attacher à lui car on voit un homme en proie à un mal qui veut se désintoxiquer. Les intensions sont louables mais on voit aussi sa faiblesse psychologique. Les autres rôles apportent un petit plus à la série mais pas de quoi apporter de gros rebondissements.

Bien qu’on passe beaucoup de temps dans la pièce de la thérapie, on n’est pas dans un pur huis clos. C’est presque dommage justement car l’originalité de la mise en scène aurait été bien plus forte. Le fait qu’on sorte à l’extérieur n’appuie pas suffisamment le sentiment d’enfermer d’Alan. Surtout que les séquences situées ailleurs ne sont pas toujours des plus prenantes. Le rythme globale de la série est correcte mais certains épisodes manquent de punch, tirant trop en longueur des moments pas forcément intéressants. Certes, cela est sûrement pour symboliser l’état émotionnel d’Alan mais vu la qualité du reste, on aurait aimé que ça garde la même lignée. L’utilisation des flash-back n’est pas toujours des plus judicieux non plus. Même le dernier épisode donne quelques déceptions, avec le besoin de tout conclure rapidement mais c’est trop brutal que l’effet ne prend pas. On a un peu une frustration même si le dernier monologue est très touchant et permet de ne pas terminer sur une trop mauvaise note.

The patient est une très bonne série mais pas exempt de défauts. On retient surtout un casting magistral.