« Sidéré par le nombre d’adultes qui vont voir Vice-Versa », le tweet qui fâche !

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Un simple tweet qui enflamme la toile, ce n’est pas rare de nos jours mais lorsque le sujet concerne Pixar et plus généralement les films d’animation, ça devient un fait d’actualité, mais quand en plus cela vient d’un responsable de la culture, ça en devient totalement inquiétant. Rappel des faits.

François Aubel est le rédacteur en chef de la culture dans le journal Le Figaro. Mis à part qu’il n’a pas aimé le film, qu’il le trouve moche et qu’il ne comprend pas l’engouement que Vice-Versa procure, il a écrit ce Lundi matin sur le réseau social Twitter le message suivant :

« Sidéré par le nombre d’adultes, sans enfants, qui vont voir Vice-Versa. Infantilisation de notre société ».


Figaro françois aubel

Pour lui, un adulte qui va au cinéma voir un film d’animation se réduit donc au niveau d’un enfant ? Venant d’un rédacteur du domaine culturel, il est fort dérangeant de tenir de tel propos. En effet, qu’est-ce que le cinéma ? N’est-ce pas un lieu intergénérationnel autour d’un produit culturel ? Il faudrait donc selon le produit créer des catégories de public et en interdire les autres ?

Qu’en bien même, le cinéma d’animation est un genre du cinéma qui s’adresse certes avant tout aux enfants, accompagnés de leurs parents, mais est-ce pour autant une raison de critiquer l’envie des parents de voir le film ? Surtout que combien d’adolescents ou d’adultes vont au cinéma voir un film d’animation pour justement se changer les idées, ou voir autre chose que des films d’actions au scénario parfois basique (est-ce dans ce cas une régression de l’esprit ?) ou des films d’auteurs que le commun des mortels parfois ne comprend pas.

pixar disney vice versa figaro
Affiche personnalisée par Pixar-Planet pour l’occasion.

Puis si ce monsieur était vraiment doué dans son domaine de la culture, il saurait que Pixar a toujours créé deux niveaux de lecture dans ses films. Les parents, comme les enfants, n’auront pas la même vision du film. Un enfant verra des jouets prendre vie, un vieux monsieur s’envoler avec un chien qui parle, un robot amoureux, des super-héros…tandis qu’un adulte y verra également la perte de l’enfance, le deuil et comment s’en sortir, la destruction lente de notre planète, des problèmes familiaux…

Quant à Vice-Versa, ce film agit de la même manière. S’ils trouvent que peu d’enfants vont voir le film, peut-être que Monsieur Aubel devrait aller au cinéma le Mercredi ou les weekend, car il faudrait lui rappeler que les enfants travaillent en semaine, jour où ce journaliste va sûrement au cinéma voir les films.

Dans un sens plus large, est-ce infantile que de regarder un film d’animation ? Il est au courant qu’un film d’animation est conçu par des adultes ? Veut-il dire que les artistes à l’origine d’un film d’animation sont des enfants ? Que John Lasseter serait un gamin en chemise hawaïenne et Walt Disney était un garçon moustachu ? Il en est de même pour Miyazaki ou tout autre créateurs de dessins animés.

Peut-être que dans le fond, François Aubel n’a absolument rien compris à Vice-Versa ou au cinéma d’animation. Dans ce cas, qu’il demande à un enfant de dix ans ce qu’il en a pensé, ou à un adolescent ou à un adulte qui a une fille de onze ans. Il aura trois explications potentiellement différentes mais qui iront tous dans le même sens.

Puis si jamais François Aubel n’arrive toujours pas à comprendre, nous l’encourageons à lire notre critique du film ainsi que les coulisses du projet. Pour un rédacteur en chef de la culture, avant de critiquer sur un public, il serait bon de comprendre le public. Peut-être que dans sa tête, il n’y a qu’une unique émotion que Pixar ne nous a pas présenté : Crétinerie.