Selma, Lord, Selma.

Réalisateur : Charles Burnett.
Scénariste : Cynthia Whitcomb.
Producteur : Christopher Seitz.
Compositeur : Stephen James Taylor.
Société de production : Esparza / Katz Productions et Walt Disney Television.
Distributeur : ABC.
Sortie USA : 17 janvier 1999.
Sortie française : Inconnue.
Titre original : Selma, Lord, Selma.
Durée : 1h29.
Budget : Inconnu.

Résumé.

À Selma, en 1965, la jeune Sheyann rejoint le mouvement pour l’égalité des droits civiques après avoir écouté un discours de Martin Luther King Jr.. Un long combat commence pour elle.

En savoir plus.

Selma, Lord, Selma s’inspire de l’événement réel du « Bloody Sunday » de Selma en mars 1965. C’est aussi l’adaptation du livre Selma, Lord, Selma: Girlhood Memories of the Civil-Rights Days de Sheyann Webb, Rachel West et Frank Sikora publié en 1980.

Yolanda King, qui incarne l’enseignante Miss Bright, est la fille de Martin Luther King Jr..

Le tournage s’est déroulé en Georgie et en Alabama.

Notre critique de Selma, Lord, Selma.

On connait le combat de Luther King et les films sur son parcours existent déjà, en plus du sujet. Mais en se concentrant sur un moment précis, cela pourrait faire monter les enjeux.

Car oui, on ne va pas avoir droit à un biopic mais bien à ce qui va amener à un fait historique funeste. Ainsi, l’intrigue est vue à travers les yeux de Sheyann, une jeune fille qui va se lancer dans la même bataille malgré son jeune âge. Le téléfilm traite donc de la ségrégation, de la lutte pour l’égalité, pour les droits civiques… Le scénario s’aventure aussi bien sur cet événement mais aussi à travers d’autres protagonistes comme le prêtre, blanc, qui veut faire avancer la cause. On voit aussi les opposants, que ce soit les forces de l’ordre au racisme prononcé mais aussi à une courte scène avec le Ku Kux Clan. On a droit également à de beaux discours qui résonnent encore de nos jours. Néanmoins, le métrage manque d’émotions et ne parvient pas à aller au-delà de nos attentes. Cela reste trop superficiel et manque donc de profondeur sur le sujet.

Le téléfilm ne donne pas dans un casting bouleversant mais ils font correctement le travail. Sheyann est une jeune fille qui va se laisser bercer par les paroles de Luther King et adhérer à sa cause. Elle est attachante car elle s’intéresse à un sujet qui la concerne mais qui la dépasse. Elle s’oppose ainsi au système existant malgré les risques, même quand une personne se fait tuer. Quant à Martin Luther King, alors qu’il est l’un des héros, on ne le voit pas tant que ça pour autant mais chacune de ses apparitions restent quand même marquantes. On apprécie aussi le prêtre qui prend fait et cause pour les afro-américains et qui va devoir lui aussi subir le harcèlement des personnes opposées à l’égalité des droits. On regrette juste que son opinion religieuse ne soit pas plus mise en avant.

Tout le téléfilm reste dans la sobriété sans arriver à sublimer le discours initial. C’est dommage de ne pas avoir voulu aller plus loin pour marquer davantage les esprits. Il y a pourtant un effort de fourni lors de la confrontation entre les forces de l’ordre et les manifestants sur le pont, ce qui va devenir un combat réel et non plus par des paroles. Il y a de la tension mais cela aurait pu aller plus loin. Le fait aussi qu’une enfant soit présente permet de montrer à quel point la violence avait franchi un pallier. La bande originale tarde à se faire entendre pour apporter davantage d’émotions même si la séquence du pont tente de corriger le tire. Heureusement, on a droit à plusieurs chansons d’époques interprétées par une chorale.

Selma, Lord, Selma est assez poignant mais on espérait plus encore dans l’intensité émotionnelle.