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Coach Herman Boone : Je vous emmène au camp d’entraînement du lycée de Gettysburg le 15 août prochain à 7h29 du matin. Si vous vous présentez à 7h30, vous ne jouerez pas au football cette saison. Vous serez spectateur. Je veux vous voir en veste, chemise et cravate. Si vous n’en avez pas, achetez-en une. Si c’est trop cher, empruntez en une à votre grand-père. Si vous n’avez pas de grand-père, trouvez un ivrogne et offrez lui un verre en échange. Je vous garantis qu’il n’y a pas un clochard aussi mal fringué et aussi ridicule que ce que j’ai devant moi en ce moment. Vous n’êtes plus en démocratie. Vous êtes sous une dictature. La loi c’est moi. Si vous survivez au camp, vous ferez partie de l’équipe. Encore faut-il survivre.
Coach Herman Boone : Qu’est-ce que tu viens de dire ?
Joueur : Rien, qu’on avait besoin de boire.
Coach Herman Boone : Oh, t’as besoin de boire ? Boire c’est pour les lavettes, c’est bon pour les femmelettes. C’est bon quand on en a besoin pour laver le sang sur son équipement. Et t’en as pas encore mis sur mon équipement.
Coach Herman Boone : Ce champ verdoyant était comme peint en rouge, bouillonnant du sang de jeunes soldats. Le plomb et la fumée s’échappant dans leurs corps meurtris. Ecoutez-les, leurs esprits vous parlent. « J’ai tué mon propre frère, le cœur plein de malveillance. La haine a détruit ma famille ». Ecoutez, écoutez ce que les morts vous enseignent. Effaçons nos différences, ici-même sur cette terre sacrée. Ou nous finirons aussi par nous détruire tout comme ces hommes. Peu m’importe que vous vous appréciez ou non, je veux que vous vous respectiez.
Gerry Bertier : Au début, j’avais peur de toi, Julius. Je voyais en toi que ce qui me faisait peur. Je sais maintenant que je détestais mon frère.
Julius : Et moi je sais une chose. Une fois que tu seras rétabli, toi et moi on emménagera dans le même quartier. Et on deviendra vieux et on deviendra gros. Et il n’y aura plus toutes ces histoires de noir et de blanc entre nous.
Gerry Bertier : Défense.
Julius : Esprit d’équipe.
Coach Herman Boone : Si nous avons fait ce chemin, ce n’est pas pour craquer et courir à l’échec.
Coach Bill Yoast : L’objectif n’est pas forcément une victoire ou un échec.
Coach Herman Boone : J’aime gagner et je vais gagner.
Coach Bill Yoast : Est-ce que c’est votre amour du football qui parle ou votre ambition ?
Julius : Vous demandez beaucoup plus, vous demandez la perfection. Et je ne dis pas que je suis parfait, je ne le suis pas. Ni les autres ni moi on ne le deviendra. Mais on vient quand même de remporter tous nos matchs jusqu’à celui-là. Alors c’est l’équipe qui est parfaite. C’est comme ça qu’on est entré dans le stade ce soir et si ça vous ennuie pas Coach Boone, c’est comme ça qu’on aimerait en sortir.
Coach Bill Yoast : Oui, et j’espère que vous avez tout autant appris de moi cette année que j’en ai appris de vous. Grâce à vous, cette ville a compris que ce qui compte, c’est pas la couleur mais la qualité de l’âme. Et il est également temps pour moi de me joindre au club.
Sheryl Yoast : Les gens ne croient pas que ça puisse marcher les noirs et les blancs mais ici grâce à nous, ça marche chaque jour. Nous avons des désaccords bien sûr mais avant de succomber à la haine, toujours, toujours, nous nous souvenons des Titans.
