Les libérateurs.

Réalisateur : Kenneth Johnson.
Scénariste : Kenneth Johnson.
Producteur : Jeanne Byrd.
Compositeur : Joseph Harnell.
Société de production : Kenneth Johnson Productions et Walt Disney Television.
Distributeur : ABC.
Sortie USA : 8 février 1987.
Sortie française : Joseph Harnell.
Titre original : The liberators.
Durée : 1h29.
Budget : Inconnu.

Résumé.

John Fairfield est un abolitionniste. Aidé de son ami mais esclave Bill Jackson, ils vont ensemble libérer les différents esclaves qu’ils croisent sur leur route.

Achats.

À venir.

En savoir plus.

Les libérateurs s’inspire d’une histoire vraie. John Fairfield a effectivement libéré plusieurs esclaves en utilisant plusieurs subterfuges : convoi funéraire, maquillages de théâtre… Son sort reste inconnu.

Le tournage s’est déroulé au Canada.

Notre critique de Les libérateurs.

La firme aux grandes oreilles use à plusieurs reprises de la thématique de l’esclavage, voici encore un exemple.

Il est un peu difficile de savoir quelle était la volonté principale du scénariste. On aborde un sujet très sérieux, très dur de l’Histoire américaine et pourtant on a une ambiance parfois trop familiale. Dans le sens que le début se veut brutal et plus on avance dans l’intrigue, tout devient plus léger, plus humoristique… noyant alors un peu trop le contexte de l’époque. L’esclavagisme est certes traité mais seulement sur la première partie. La suite se contente de tourner en rond en nous montrant différentes libérations d’esclaves à travers des méthodes plus ou moins loufoques. On a l’impression de faire du surplace et il y a une cruelle absence de séquences vraiment percutantes. De ce fait, il y a un manque d’émotions et pour un film de ce genre, c’est regrettable. Surtout, on aurait aimé savoir un peu la suite des aventures des esclaves libérés, car en réalité on ne voit que leur départ et ça s’arrête là. Enfin, l’intrigue romantique en parallèle est gratuite et n’apporte rien réellement au scénario.

Le casting est correct mais ne va pas nous bouleverser pour autant. Tout comme l’histoire, les personnages sont trop « légers » pour être attachants. John est à l’opposé de la mentalité de l’époque, cherchant à mettre fin à l’esclavagisme et il veut en libérer le plus possible. Il a un bon fond mais il est montré comme trop jovial, trop amusant… cela manque de crédibilité car il risque gros s’il se fait prendre mais il semble prendre tout ça à la rigolade. Il se prend trop facilement à son jeu de duperie. Bill est un esclave qui veut aider ses semblables à ses propres dépens. Il est présenté comme un peu maladroit, toujours heureux même dans les situations compliquées et là encore, cela manque de conviction. Il se la joue trop super-héros et son statut est mis de côté alors qu’il aurait été intéressant qu’il soit bien plus approfondi. Les autres rôles sont bien gérés même si plus mineurs, permettant de voir que si certains blancs sont bienveillants, d’autres sont orduriers, le pire revenant à la petite fille bourgeoise qui est trop endoctrinée. Dommage de ne pas avoir exploité là aussi davantage cette vision dérangeante.

On est dans un téléfilm et la mise en scène n’est donc pas très aboutie. Elle reste académique et c’était pourtant l’occasion d’apporter quelque chose de plus fort par le poids des images. Par chance, on évite l’approche trop comédie vu que tout semble s’orienter vers le trop familial mais vu le sujet, c’est bancal. On apprécie néanmoins la bande originale qui, à l’exception de certaines musiques, apporte du gospel, genre propice à cette période. L’immersion historique est correcte d’être dans cette décennie américaine à travers les costumes et quelques décors.

Les libérateurs traite d’un sujet grave avec trop de légèreté que ça nuit au message initial.