Le menu.

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Résumé.

Margot et Tyler vont dîner dans un restaurant haut de gamme. Si le repas est intrigant, les surprises du Chef Slowik sont encore plus déroutantes.

Affiches.

Images.

Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.

Emma Stone a été envisagée pour le rôle de Margot. Alexander Payne était le réalisateur prévu également.

Le tournage s’est déroulé de d’août à septembre 2021 en Georgie (États-Unis).

Notre critique de Le menu.

Si vous voulez sortir des sentiers battus et découvrir une œuvre peu ordinaire, on vous conseille Le menu du réalisateur anglais Mark Mylod. À la frontière entre l’horreur, la comédie et le film à suspense, le long métrage met en scène une petite troupe de joyeux gourmets partis découvrir la cuisine du chef Julian Slowik sur une île située au milieu de la mer. Et s’ils sont certains de prendre part à une expérience inédite, cette dernière leur réserve bien des déconvenues…

L’histoire est à l’origine une idée de Will Tracy, l’un des scénaristes du film, qui lors d’un voyage en Norvège s’est aventuré à tester un restaurant perdu sur une île déserte. En voyant le bateau qui l’avait amené jusqu’au lieu choisi s’éloigner, il s’est imaginé ce qui pouvait lui arriver de pire… Quoi de mieux donc que de mettre à l’écran cette île bien mystérieuse qui apporte de la lourdeur et une impression d’enfermement à l’intrigue ? Ajouté à cela le thème de l’art culinaire, et le tout devient rapidement un mélange aussi intriguant qu’enivrant, avec une sous-teinte de suspense qui finit par faire monter la mayonnaise.

Eh oui, le monde de la cuisine tient une place centrale tout au long du film. D’ailleurs la cuisine du chef se trouve même au cœur de l’image durant les 1h47, c’est dire ! Mais cet art, qui est montré comme une religion à part entière uniquement apprécié par quelques initiés, est un prétexte pour assouvir les passions meurtrières du chef Slowik. Au détour des bouchées et des entremets, la cuisine devient destructrice et vengeresse : elle aide l’homme à punir les impurs condamnables pour leurs actes. Heureusement qu’un peu d’humour, sans aucune fausse note, donne de brefs moments de légèreté à l’œuvre.

Mais revenons à la figure centrale du film : le chef Slowik. Interprété par l’immense Ralph Fiennes, ce dernier donne au personnage une sévérité toute en retenue. Il faut dire aussi que le charisme de l’acteur joue à chaque fois en sa faveur. Et l’ensemble de son équipe, qui travaille en cadence derrière les fourneaux, semble l’avoir compris. Tous ont l’air si dévoués au cuisinier qu’on semble voir se dessiner l’image d’un culte soumis à leur gourou. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’avoir quelques regrets sur le background de ce protagoniste essentiel. Si on aperçoit quelques bribes de son passé, elles ne sont pas assez nombreuses pour réellement comprendre les enjeux qui motivent Julian à agir ainsi.

La prestation de l’actrice Anya Taylor-Joy, qui donne ses traits à Margot, est tout simplement parfaite. À l’opposé de son rôle dans Le Jeu de la Dame (Netflix, 2020), elle campe une invitée qui n’aurait jamais dû se retrouver à la table de ce restaurant. Et notons que ses interactions avec Ralph Fiennes fonctionnent à merveille. Il en va de même pour Tyler, le personnage de Nicholas Hoult. Insupportable au possible, il vit renfermé dans son propre monde où il dédie ses quelques discours à la cuisine, et à elle seule. Là aussi, comme pour Slowik, on aurait apprécié que l’évolution de Tyler ne s’arrête pas nette, d’une façon trop directe qui laisse le spectateur dans le flou.

Enfin le reste de ce casting d’ensemble repose sur des groupes de personnes qui représentent chacun un pan de la société : les stars, les fanatiques, les bourgeois ou encore les amis absorbés par leur réussite financière. Au fur et à mesure que le chef révèle ses secrets sur la teneur de la soirée, les invités se dévoilent également. Dans les premières minutes, on n’a d’eux que de simples préjugés, tandis que dans les derniers instants on commence à en savoir plus sur leur réelle personnalité. Mais toujours bien peu pour totalement comprendre qui ils sont.

La réalisation de ce huis clos presque total se découpe et se construit donc comme un menu ; de l’amuse-bouche au dessert. Mise en abyme qui laisse apparaître les titres de chaque plat et leur composition respective. Finalement toute cette mise en scène n’est là que pour servir le dessert, l’apothéose, le bouquet final de ce repas hors du temps. Et le « tic-tac » en fond nous le rappelle à chaque seconde… Derrière leurs casseroles, les cuisiniers se pressent de mettre en place le dessert qui est sur le point d’être servi aux invités. Les caméras utilisent tous les recoins du restaurant pour faire vivre ce moment, les angles de vue trouvés et les champs contre-champs pullulent pour placer le spectateur au même niveau que les personnages. Le dessert arrive enfin… mais il retombe comme un soufflet. Après presque deux heures d’attente, le final tant attendu et espéré n’est pas à la hauteur de la promesse installée durant tout le film. Le dramatique, l’horreur absolue, le jaillissement des couleurs et des odeurs ; tout manque et c’est une vraie déception.

Bien que cette fin soit, à notre sens ratée alors qu’elle avait tout pour être inoubliable, Le menu reste innovant et prenant pour le spectateur qui n’a pas le temps de s’ennuyer. Bref, une œuvre à voir pour son originalité !