[Edito] La chronologie des médias : pourquoi je soutiens Disney France.

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Depuis l’annonce de Disney France il y a de cela quelques mois de priver les salles de cinéma de leur film d’animation de fin d’année, à savoir Avalonia : l’étrange voyage, pour le mettre directement sur Disney+ afin de montrer son opposition à la chronologie des médias, une avalanche de haine s’abat sur la firme aux grandes oreilles. Pire encore depuis l’annonce, il y a quelques jours à peine, que Disney France envisage de ne pas sortir Black Panther : Wakanda forever, le prochain gros Marvel prévu en novembre 2022, au cinéma et de privilégier à nouveau sa plateforme de streaming Disney+. À noter que ce questionnement n’est valable qu’en France, dans les autres pays le film est bien prévu dans les salles de cinéma. Qu’est-ce qui coince ? La chronologie des médias.

C’est quoi la chronologie des médias ?

Ce système spécifique à la France a vu ses prémices avec la démocratisation de la télévision dans les foyers dans les années 1960, créant alors une baisse de fréquentation en salles. Le système s’accentue davantage dans les années 1980 avec l’arrivée des supports physiques. Plus le temps avance et plus il existe de possibilité de voir un film. La chronologie des médias prend plus d’ampleur et a pour vocation, en plus de protéger les salles de cinéma en conservant une fréquentation plus élevée, de financer le cinéma français. En effet, sur chaque ticket vendu, environ 11% du prix sont prélevés et reverser au CNC, le Centre National du Cinéma et de l’image animée. Ce dernier a pour tâche de les redistribuer afin de produire des films français mais aussi des séries, de promouvoir notre patrimoine cinématographique et de préserver une industrie audiovisuelle.

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Actuellement, la chronologie des médias se définit comme suit :

  • sortie en salles pour une fenêtre exclusive de 4 mois.
  • à partir du 4e mois : sortie du film en DVD et Blu-Ray.
  • à partir du 6e mois : Canal+ peut diffuser le film sur sa plateforme payante.
  • à partir du 15e mois : Netflix peut diffuser le film sur sa plateforme payante.
  • à partir du 17e mois : Disney+, Prime Video, AppleTV+ peuvent diffuser le film sur leur plateforme payante.
  • à partir du 22e mois : les chaînes télévisées récupèrent le droit de diffuser le film et les plateformes de streaming doivent le retirer de leur catalogue (sauf accord financier).
  • à partir du 36e mois : les plateformes de streaming peuvent récupérer le film.

En clair, vu qu’on va s’attarder sur Disney, un long-métrage de la firme aux grandes oreilles doit attendre trois ans pour avoir réellement son propre film sur sa plateforme, à l’exception d’une fenêtre de cinq mois après un an et demi d’attente. En effet, Disney France n’a pas voulu signer le nouvel accord de ce début d’année 2022.

« C’est la conséquence de la « chronologie des médias » telle que pratiquée en France que nous jugeons inéquitable, contraignante et inadaptée aux attentes de nos audiences » Hélène Etzi, Présidente de Disney France.

Sachant que pour arriver à 17 mois, Disney France doit produire français et avoir une part du catalogue de Disney+ avec des productions françaises, des conditions qui sont effectivement respectées.

Je vais donc maintenant défendre la démarche de Disney France vu que bon nombre de personnes comme de médias défendent la chronologie des médias actuelle avec un florilège de questions trouvées sur les réseaux sociaux. Je précise que je ne suis pas un porte-parole de Disney France, que je suis pas subventionné par eux et que je fais des suppositions sur certains de leurs choix.

Que demande Disney France ?

Il y a en réalité deux demandes de la part de Disney France. La première est de supprimer l’exclusivité télévisée du 22e au 36e mois. Sachant que les chaînes télévisées ne diffusent en général le film qu’une seule fois et que les productions Disney sont la plupart du temps diffusées sur TF1, M6 et France 2, c’est donc une perte d’exploitation de Disney de son propre film.

La deuxième est celle qui fera sans doute le plus débat. Disney France veut réduire la fenêtre avant l’arrivée sur sa plateforme. Actuellement de 17 mois, elle veut le réduire à 12 mois, voire même 10 mois. Donc contrairement à ce qui est dit, non Disney France ne veut pas supprimer la chronologie des médias.

Pourquoi je soutiens Disney France ?

Tout simplement que la chronologie des médias était valable, comme elle l’est aujourd’hui, à une époque où la VOD (plateforme de streaming) n’existait pas. Depuis l’arrivée de Netflix, les habitudes des spectateurs ont changé mais là encore, Netflix est un catalogue qui a, en plus de ses propres productions, des films d’autres studios. Netflix n’est pas un studio de production en soit qui diffuse ses propres films au cinéma. Il est donc libre de retirer les films de son catalogue quand ils le souhaitent ou bien suite à des accords avec les distributeurs concernés.

Au contraire donc de Disney qui produit ses films avec son propre financement et qui a sa propre plateforme de streaming. Il est donc logique que les studios décident ce qu’ils veulent faire de leur film, de la manière de le distribuer et de ne pas avoir une contrainte qui favoriserait… la concurrence.

« Disney n’a qu’a financer le cinéma français ! »

Attention, surprise, c’est déjà le cas dans un sens ! Comme dit plus haut, près de 11% des prix des tickets d’entrées dans les cinémas financent le cinéma français. Vu le nombre d’entrées des productions Disney, cela représente déjà une sacrée rentrée d’argent pour le CNC. Il suffit de voir les résultats du box-office français sur les dernières années pour se rendre compte de ce que cela représente. Alors oui, on peut extrapoler en disant que c’est le spectateur qui paye plutôt que Disney. Mais c’est quand même un pourcentage qui ne rentre pas dans le coffre-fort de Picsou, sachant que les studios ne gagnent que 42% environ du prix du ticket, le reste allant en arrondissant les chiffres aux exploitants (40%), à l’État (5%) et à la SACEM (1%).

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Alors s’il faut préciser les commentaires des détracteurs, Disney ne va pas non plus donner un chèque au CNC pour avoir droit de diffuser ses films plus tôt comme le fait Canal+ par exemple. Disney est un studio américain et n’a pas pour vocation à payer le cinéma des studios concurrents. Si on transpose dans un autre registre, on ne va pas demander à la marque américaine de voitures Ford de financer la marque française des voitures Renault. Chacun finance ses propres voitures, c’est pareil avec les films.

Enfin, il faut rappeler qu’avec la chronologie des médias, accords signés ou non, Disney France doit investir 20% de son chiffre d’affaires dans la production française.

« Disney n’a qu’à faire comme Canal+ et de payer au lieu de faire des caprices de multinationale ! »

Doit-on rappeler que Canal+ est un studio français qui a pour vocation à produire des films français ? Il est donc un peu logique que Canal+ paye le cinéma français mais il ne faut pas croire que c’est pour l’amour du cinéma non plus.

On vous le disait plus haut, Canal+ a le droit de diffuser des films six mois après sa sortie en salles car en effet, la chaîne payante finance énormément le cinéma français et est en réalité son principal banquier. Mais justement, si Canal+ finance des films, c’est bien pour en obtenir la priorité sur sa chaîne payante. C’est donc du business avant tout car pour attirer des abonnés, il faut de quoi les faire venir sur sa plateforme. C’est la même chose pour les chaînes télévisées qui co-financent des films français pour avoir la priorité de distribution sur leurs chaînes.

Pour réussir à avoir un taux d’abonnés élevé, Canal+ a aussi fait des accords commerciaux avec également Netflix et Disney+ pour ne citer qu’eux. On constate donc que Canal+ fait aussi son marché et veut le beurre et l’argent du beurre.

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Quant à « multinationale », oui The Walt Disney Company est implantée dans plusieurs pays mais c’est avant tout un studio de cinéma (principalement en tout cas) mais on sent plutôt là le côté péjoratif du terme utilisé par certains pour la pensée primaire « anti américaine / anti capitaliste ». À moins qu’ils ne soient jaloux que Walt Disney ait fondé un empire qui ait marqué l’industrie du cinéma et qu’ils auraient aimé que ce soit un studio français qui domine le secteur. Raté.

« Disney use de sa position pour faire pression en retirant ses films en salles ! »

Parce que Canal+ ne fait pas la même chose peut-être ? Oui, Disney est un mastodonte du cinéma et grâce à lui (entre autres studios hollywoodiens), il y a de nombreuses entrées grâce à ses films. Canal+ est le principal financeur du cinéma français depuis trente ans et le CNC, ainsi que l’industrie toute entière, ne veut pas se mettre à dos son banquier. Logique dans un sens.


Il suffit de remonter à mi-2021 lorsqu’il était question de modifier la chronologie des médias pour arriver à celle qui est active aujourd’hui. Canal+ a aussi fait pression sur la chronologie des médias : si ses concurrents en streaming avaient une fenêtre bien plus réduite (il était question d’un an à ce moment là au lieu des 15 mois actuels), le banquier coupait le robinet et ne financerait plus le cinéma français. Forcément, la réaction du CNC ne s’est pas faite attendre et elle a accepté de suite les exigences de Canal+.

« Disney ne produit rien en France ! »

Et bien c’est moyennement vrai. Si on parle d’un film dans les salles de cinémas qui est un 100% Disney français, effectivement Mickey ne produit pas de manière intense. Mais il y a eu la création du label Disneynature, studios basés à Paris, créant des documentaires, dont des 100% français, qui ont traversé le monde comme L’empereur, La marche de l’empereur, Océans

En revanche, Disney France a des productions françaises sur sa plateforme. En un an, on a eu droit au documentaire Soprano : à la vie à la mort, aux séries Week-end Family, Oussekine, Para//èles et prochainement Les Amateurs et Tout va bien ainsi que le film à venir Une zone à défendre. Car comme dit plus hauts, accords signés ou non, Disney France doit investir 20% de son chiffre d’affaires dans la production française.

affiche poster week-end family disney
affiche poster oussekine
affiche poster paralleles

On oublie aussi que Disney Channel et Disney Junior sont deux chaînes françaises et qui n’ont pas disparu contrairement aux autres pays où Disney+ a pris l’exclusivité télévisuelle. On ajoute aussi des productions des studios français Xilam Animation qui a conclu des contrats avec Disney France.

Sans compter que Disney+ a des des accords de distribution avec l’industrie du cinéma français étant donné le catalogue de films, séries et documentaires français qui ne sont en rien du catalogue de Disney. Vous pouvez retrouver la liste en cliquant ici. Comme quoi, les studios français sont bien contents de trouver Mickey pour donner encore plus de visibilité à leurs films grâce aux abonnés de Disney+.

« Disney ne produit que de la merde ! »

Qu’est-ce que j’ai pu lire cette phrase sur les réseaux sociaux… Sauf que comme on dit : « les goûts et les couleurs ». Il en faut pour tous les goûts et ce qui ne va pas plaire à certains plairont à d’autres. Donc même si certains prétendent savoir ce qu’est le « vrai cinéma » en se targuant d’être un cinéphile averti, ils ne sont pas pour autant des paroles d’évangiles.

Oui, Disney ne fait pas que de bonnes choses et même si je tiens un site sur Disney, je ne les brosse pas dans le sens du poil pour avoir leur faveur. Je peux aussi faire de très mauvaises critiques sur leurs productions (comme dernièrement avec Pinocchio). J’ai juste un esprit critique et je ne cire pas les chaussures. Oui les films Marvel n’ont pas d’énormes scénarios très travaillés mais c’est du spectacle avant tout.

Je vais cité quelques films Disney qui ont marqué le cinéma : Le cercle des poètes disparus, Apocalypto, Ed Wood, Good Morning, Vietnam, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, Pretty woman, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, Pirates des Caraïbes, O’Brother, Pearl Harbor, Sixième sens, Le prestige

Affiche Poster Le cercle des poètes disparus Disney Touchstone pictures
Affiche Poster homme murmurait oreilles chevaux horse whisperer disney touchstone
Affiche Poster sixième sens sixth sense disney hollywood

Puis il faut aussi dire que le cinéma français ne brille pas non plus par l’excellence continuelle de ses films. Il y a effectivement de très bons films qui sont malheureusement peu mis en lumière (la faute à un marketing minimaliste occulté par celui des productions américaines) mais il y a aussi des films médiocres. Comme on le disait avant, il en faut pour tous les goûts mais dire que le cinéma français ne fait pas de mauvais films et que Disney ne fait que de la merde, c’est faux.

Et si on s’attarde un petit peu à la télévision, plusieurs séries diffusées proviennent de Disney et pour en citer quelques unes à l’écran en ce moment : Grey’s anatomy, The Good Doctor… et si on remonte dans le passé, on pourrait citer celle qui a marqué le petit écran : Lost, les disparus.

« Disney ne pense qu’à la thune ! »

Disney ne se limite pas à Star Wars, Marvel, des « remake live action » et des dessins animés. Ce sont eux qui font le plus parler des studios mais il ne faut pas oublier que Disney a d’autres labels. Il y a donc les films de 20th Century Studios (comme Amsterdam et un petit Avatar : la voie de l’eau) mais aussi ceux de Searchlight Pictures. Rien qu’en cette fin d’année 2022, ce dernier label fournit Coup de théâtre, Le menu et Les banshees d’Inisherin.

Si la firme aux grandes oreilles ne pensait qu’à l’argent comme certains pensent, elle n’aurait pas garder Searchlight Pictures qui ne va pas fournir un box-office stratosphérique mais qui permet d’avoir des plus petits films de qualité.

Puis si Disney ne pensait qu’à l’argent, il ne mettrait pas en balance Black Panther : Wakanda forever car avec 4 millions d’entrées potentielles, c’est une revenue financière qui est plus profitable au cinéma que sur Disney+ qui n’atteindra jamais la même somme.

Ensuite, n’est-ce pas normal qu’une entreprise cherche à faire du profit ? Si on caricature, le cinéma français ne pense aussi qu’à l’argent à produire des comédies qui sont dans les sommets du box-office pour la plupart.

« Disney peut zapper les salles, on s’en fout ! »

C’est bien là l’erreur et là que le bras de fer est intense entre le CNC et Disney France. On le rappelle, les films Disney rapportent de l’argent au CNC qu’ils redonnent pour produire des films. Mais derrière c‘est aussi toute une industrie qui peut en pâtir si Mickey ne donne plus ses films en salles.

image muppets film movie cinema disney

Il ne faut pas oublier que pour voir un film, il faut des salles de cinéma. Les exploitants vivent des recettes générées par la vente de billets (plus de 40% leur revient). Et pour beaucoup, ce sont les blockbusters qui leur apportent une grosse rentrée d’argent, que ce soit ceux de Disney ou même des autres studios. En étant privé d’un Disney en salles, c’est un manque à gagner qui mettra à mal leurs finances et donc pourrait conduire à la perte de ceux dont l’état est déjà fragile. On ne peut pas se contenter des films français pour palier le manque.

« Disney ne sont que des e****** ! »

Mise à part la vulgarité agressive des nombreux détracteurs (car certains arrivent à mener un débat de fond constructif), si Disney est en position actuellement de force, c’est parce qu’ils sont les seuls à avoir leur propre plateforme de streaming. Avec la chronologie des médias actuelle, les studios ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent de leur film et pire, c’est Canal+ qui peut les diffuser avant même Disney+.

Mais il faut aussi se projeter plus loin. Paramount+ débarque en France et le futur HBO Max (Warner Discovery) repousse sa sortie à 2024 au lieu de printemps 2023. Ce sont donc deux autres poids lourds du cinéma qui vont devoir aussi être soumis aux contraintes du CNC et ne pas pouvoir user de leurs films à leur guise. Cela deviendrait intenable pour le cinéma français de se priver également des films de la Warner (The Batman et les films DC Comics, la franchise Harry Potter…) et de Paramount (Top Gun : Maverick, Mission : Impossible…) si jamais les deux studios décident de faire comme Disney.

« Disney veut imposer sa loi ! »

Pas tout à fait. Disney France ne veut pas abolir la chronologie des médias, elle veut l’adapter au monde actuel. On n’est plus au temps de profiter du film en salles, d’attendre pour avoir le DVD et c’est tout. La VOD s’est invitée dans les foyers et s’est considérablement amplifiée avec les confinements suite à la pandémie mondiale. Le cinéma français ne peut pas faire l’impasse sur ce nouveau mode de visionnages de films.

Disney France souhaite réduire le délai entre la sortie en salles et l’arrivée sur Disney+ et ne pas devoir attendre 15 mois. Les pays étrangers ont pour la plupart une fenêtre réduite à 45 jours et va jusqu’à six mois ! Deuxièmement, l’exclusivité télévisée d’un an et demi est aberrante car une nouvelle génération de spectateurs est là et préfère regarder les films en VOD plutôt qu’à la télévision. Surtout que si un spectateur veut regarder le film gratuitement, il peut. Mais s’il veut le voir autrement, il doit payer. Pourquoi ne pas laisser le choix au spectateur de faire ce qu’il veut entre gratuit et payant ? Surtout que pour un abonné non initié à cette chronologie, s’il voit un film Disney présent que cinq mois avant de disparaître, il ne va pas comprendre et pourrait se désabonner en voyant son catalogue se réduire.

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Puis si on prend un peu de recul. Disney doit financer son film, une partie du prix du ticket va au CNC, Disney France doit ensuite investir son chiffre d’affaires à hauteur de 20% dans la production française pour arriver à 17 mois, puis devrait payer les chaînes télévisées pour obtenir un accord afin de ne pas supprimer le film de Disney+ durant la fenêtre de diffusion télévisée. Beaucoup de dépenses juste pour distribuer son film comme bon lui semble.

« Disney va tuer les salles de cinéma en raccourcissant la chronologie des médias ! »

On disait la même chose avec l’arrivée de la télévision, des VHS, des DVD, de Netflix et… les salles de cinémas ne sont pas mortes. Aux États-Unis, la fenêtre de 45 jours minimum exclusive au cinéma n’entraîne pas une diminution de la fréquentation, sinon certains longs-métrages n’arriveraient pas au milliard de dollars de recettes.

« Disney ne paye pas d’impôts en France ! »

En fait, la filiale française a fait de l’optimisation fiscale, comme toute grosse entreprise. Elle a été rattrapée par le fisc qui a demandé plusieurs dizaines de millions d’euros pour se mettre en régulation.

« La chronologie des médias protègent de la diversité des films ! »

Oui et non. Diversité veut dire avoir de tous les genres cinématographiques et on ne peut pas dire que le cinéma français regorge de science-fiction, de péplums… Alors qu’on a les talents en France mais vu que ce sont des genres classés « à risque » vu le budget à mettre en place, peu sont enclins à vouloir se lancer là dedans. C’est tout un système qu’il faut revoir et Disney France braque le projecteur dessus et une modernité de la chronologie des médias ne serait pas nécessairement une mauvaise chose, il faut juste oser s’y pencher sérieusement et ne pas rester sur ses acquis et sa zone de confort.

Je lis aussi que le Japon et d’autres pays veulent aussi leur chronologie des médias. Mais on le rappelle, on ne conteste pas son utilité mais ses fenêtres bien trop longues. Puis peut-être aussi que les autres pays accepteront de se moderniser en ne reléguant pas la VOD loin derrière car ils sauront écouter les attentes des spectateurs qui évoluent.

« Ceux qui sont contre la chronologie des médias sont des abrutis ! »

Pour ne pas citer d’autres qualificatifs fleuris tant certains sont à court d’arguments et pensent avoir la science infuse sur le sujet. Si certains ne sont pas forcément adeptes de tout ce qu’il y a derrière la chronologie des médias, d’autres le sont. Et justement le fait de ne pas être borné à un système qui ne correspond plus aux habitudes des spectateurs ne fait pas d’eux des abrutis.

Il faut pouvoir s’ouvrir et accepter que d’autres solutions sont possibles qui satisferont tout le monde. Disney comme le cinéma français vont devoir chacun faire des concessions pour aboutir à quelque chose de nouveau et de plus efficace.