Docteure Doogie.

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Résumé.

À Hawaï, Lahela « Doogie » Kameāloha, une surdouée de 16 ans, doit jongler entre son statut de chirurgienne et sa vie d’adolescente dont sa mère est sa cheffe à l’hôpital.

En savoir plus.

Docteure Doogie est un remake de la série éponyme diffusée de 1989 à 1993.

Le projet est annoncé en avril 2020.

En février 2022, une seconde saison est commandée.

Notre critique de Docteure Doogie – Saison 1.

Une énième série médicale, on aura donc soit de l’originalité soit du très classique.

En réalité, c’est un peu un mix des deux. L’originalité vient seulement du fait que l’héroïne principale est une adolescente qui est docteure. Le second point est le cadre choisi, à savoir Hawaï. Pour le reste, la série ne va pas révolutionner le genre. En fait, c’est vraiment une série familiale sympathique à voir mais qui se contente de rester dans une zone de confort avec trop peu de prises de risques. Les péripéties sont prévisibles, bon enfant, plein de bonnes valeurs… du typique Disney. Certes, il faut garder une image mais pour une série portant sur la médecine, on passe presque plus de temps en dehors de l’hôpital que dedans.

Car oui, la série porte surtout sur l’adolescence et le fait de grandir trop vite du fait d’être surdoué. On y retrouve alors les éléments classiques du genre, à savoir le premier amour, les conflits avec les parents, l’émancipation, la rébellion, l’amitié… Dommage alors que la facette médicale soit éludée, l’hôpital ne servant qu’à donner un cadre. Ne vous attendez donc pas à voir des cas particuliers comme d’autres l’ont faite auparavant où on alterne entre sauvetage et échec, se creuser les méninges pour aider un patient. Même le fait d’être sur une île ne montre pas les avantages et les inconvénients d’être « isolés ». Bien que la série ne veut pas dénoncer ou informer quelque chose, mais cela aurait pu donner un petit plus tant les séries médicales se déroulent souvent dans les grandes villes.

L’ensemble du casting s’en sort correctement mais aucun ne sort véritablement du lot par son interprétation. C’est même un autre bémol sur l’actrice principale. Peyton Elizabeth Lee est convaincante en terme d’émotions mais ses mimiques faciales sont parfois gênantes car beaucoup trop prononcées. Quant à son personnage, c’est l’adolescente typique qui agit en adulte mais qui a encore un pied dans l’enfance. Un entre deux qui est du déjà-vu et qui ne rend pas son rôle plus attachant que ça. Les parents sont aussi assez « clichés » entre la mère (qui est aussi sa supérieure) aussi protectrice qu’autoritaire et le père qui est un stéréotype hawaïen avec sa philosophie de vie très simple et colorée (c’est quand même un régal de voir Jason Scott Lee dans ce rôle, lui qui a régulièrement fait des films d’action). Les deux frangins de l’héroïne sont amusants mais pas si travaillés que ça. Même chose pour sa meilleure amie qui est plus là pour donner un peu plus d’entourage. Le constat est d’ailleurs identiques sur les deux collègues inséparables mais peu intéressants.

La réalisation tient la route et parvient quand même à mettre en valeur Hawaï. Entre les magnifiques paysages et le cadre de vie ainsi que les coutumes, l’île est présentée comme un décor de carte postale. Il y a donc cet exotisme et ce charme reposant qui colle bien pour se ressourcer. Évidemment, la bande originale va aussi en ce sens entre les chants locaux et les musiques typiques. Cependant, aucun épisode ne parvient vraiment à se démarquer tant chacun se ressemble. Chaque épisode se conclut d’ailleurs souvent par une narration de Lahela parlant à sa webcam afin de donner une sorte de morale.

Docteur Doogie est agréable mais la série manque de prises de risques pour se différencier d’avantages de ses consœurs.

Notre critique de Docteure Doogie – Saison 2.

Une première saison assez bonne qui n’apportait pas beaucoup d’originalité, le fait de voir une seconde est à moitié encourageant.

Les scénaristes ont décidé d’offrir deux fils conducteurs en alternance d’un épisode à l’autre, comme s’il fallait combler les blancs entre la principale histoire. On commence avec les « interludes » consistant à montrer la vie de l’héroïne hors de l’hôpital et ça n’est pas des plus palpitants. Sa relation avec Walter bat de l’aile et on la comprend tant chacun prend des trajectoires différentes. On tourne vite en rond qui plus est. Puis les sous-intrigues avec les valeurs familiales, le partage, l’estime de soi, le respect des traditions… on a déjà vu tout ça dans la première saison. Il y a aussi un manque flagrant de continuité avec des épisodes assez inutiles et parfois même trop loufoques. Puis pour une série médicale, on n’a quasiment aucun cas médical… Ce qui est un comble. Même chose pour l’aspect « enfant prodige » qui n’a plus d’intérêt ici.

Le vrai intérêt de cette saison revient à l’intrigue amoureuse (oui encore) entre l’héroïne chirurgienne et son patient cancéreux. C’est là qu’on va avoir droit aux séquences comportant le plus d’émotions et c’est une franche réussite. C’est juste dommage que ça ne soit présent qu’un épisode sur deux car il y a beaucoup de sérieux dans le sujet, que ce soit la frontière entre un médecin et son patient, mais aussi le fait de savoir comment tout va se finir, comment appréhender la mort et apprécier la vie. Tout est compressé et ça va bien trop vite par moment. Et il y a un parallèle très intéressant entre deux vies d’adolescents. L’une ayant grandi dans un monde d’adultes, toujours en avance sur tout le monde et étant chirurgienne à un jeune âge. L’autre ayant grandi dans les hôpitaux, avec une famille absente et des amis inexistants, ne connaissant pas grand chose du monde extérieur. La conclusion de la saison est aussi un peu faiblarde.

Peyton Elizabeth Lee reprend ainsi son rôle d’adolescente prodige. L’actrice est toujours aussi expressive et passe très rapidement de tristesse à joie et offre un beau panel de faciès. On notera aussi qu’elle a enfin perdu ses mimiques faciales trop prononcées et cela permet d’offrir encore une plus grande justesse dans son interprétation qui la rend bien plus épatante. Lahela se la joue un peu moins intello et c’est appréciable pour voir vraiment la fille qu’elle est en réalité. Elle a plus de failles qu’avant, plus de doutes, se sent divisée. Son petit ami Walter est devenu un peu n’importe quoi car déjà qu’il n’avait pas un fort intérêt dans la première saison, ici c’est pire encore au point de le rendre détestable. La famille de Lahela n’a pas grandement évolué, la mère est égale à elle-même, le père toujours jovial qui veut respecter les traditions et qui trouvera toujours les bons mots pour réconforter, le grand frère devient moins bête et tombe amoureux de Steph (cette dernière jouant toujours qu’un rôle de soutien à l’héroïne), le petit frère veut toujours être plus grand que prévu et ne sert qu’à des atouts comiques. Du côté de l’hôpital, rien de bien neuf sous le soleil avec toujours les deux collègues de Lahela qui forment un binôme qui semble ne jamais travailler et qui donnent une autre vision des choses à leur amie ainsi que l’autre médecin égocentrique et pince sans-rire.

La grosse révélation de la saison provient de Milo Manheim qui incarne Nico. L’acteur est vraiment épatant car il va devoir être un adolescent qui n’a aucun espoir. On ressent à la fois sa détresse, son envie de vivre, sa peur de mourir, sa résignation.. mais aussi voir la lumière au bout du tunnel, trouver une issue qui pourrait le guérir. À cause d’une apparition un épisode sur deux, on a du mal à le comprendre aussi par moment car il peut parfois être aussi adorable qu’exécrable, la faute à un développement bancal qui méritait mieux.

La réalisation n’a globalement pas changé dans l’ensemble et profite du cadre hawaïen pour le dépaysement. Juste dommage que l’hôpital ne serve même plus de cadre à la série tant on y est finalement assez peu. En fait, il y a parfois des tentatives de proposer autre chose qui donne l’impression d’être un délire à caser quelque part comme la comédie musicale, le film d’action… Sauf que ça n’a clairement pas sa place ici vu que c’est sans intérêt notable.

La saison 2 de Docteure Doogie avait une bonne idée de base mais qui reste mal gérée et donne un résultat en demi-teinte.