Journal d’une future Présidente.

Créateur : Ilana Peña.
Producteurs : Timothy Silver.
Compositeur : Joey Newman.
Société de production : CBS Television Studios et I Can & I Will Productions.
Distributeur : Disney+.
Première diffusion USA : 17 janvier 2020.
Première diffusion française : 7 avril 2020.
Période : 2020 – 2021.
Titre original : Diary of a future president.
Durée moyenne d’un épisode : 22 minutes.
Nombre de saisons : 2 saisons.
Nombre d’épisodes : 20 épisodes.

Résumé.

Elena est une jeune cubaine de 12 ans qui rêve de devenir Présidente des États-Unis. Elle vit avec sa mère qui cherche à se reconstruire et son frère qui est un peu perdu dans ses sentiments.

En savoir plus.

Le projet Journal d’une future Présidente est lancé en janvier 2019.

Le titre initial de la série était Diary of a Female President. À l’origine, elle devait être diffusée sur la chaîne CW.

La série a deux temporalités : le présent avec la jeune Elena et le futur où elle mène campagne pour être Présidente.

Notre critique de Journal d’une future Présidente – Saison 1.

Voyons voir ce que vaut cette série originale de Disney+ qui semble viser un public plutôt adolescent voire même jeune public.

Jeune public car l’héroïne l’est justement. On suit donc Elena qui tient un journal pour parler de son quotidien, de ses états d’âmes et de ses pensées. Une jeune demoiselle qui va devenir plus tard Présidente des États-Unis. Jusque là, ça semble intéressant et on espère avoir un aller-retour fréquent entre passé et présent pour justement voir l’évolution du personnage.

Sauf que raté, le présent n’est là qu’en début et en fin de saison, le reste a lieu dans le passé uniquement. Ainsi, la saison s’articule autour de trois intrigues qui reviennent à chaque épisode. Tout d’abord avec Elena évidemment. On voit la jeune fille déjà mâture pour son âge, prêt à aider les autres, jouant de responsabilités avec un talent d’oratrice, avec des valeurs et une envie de changer les choses, assidue à l’école… Tout pour en faire une future présidente. On découvre ainsi sa façon de penser mais aussi la vie quotidienne d’une collégienne : les amitiés qui se déchirent, les sentiments amoureux, une famille en reconstruction… Du pur quotidien en somme. Même si on entrevoit les prémisses de ce qu’elle sera à l’avenir, même sans ça au final on n’arrive pas à accrocher à l’intrigue tant les parallèles avec la vie politique est quasi absente.

Autre intrigue qui occupe pas mal d’espace, la mère qui a encore du mal à vivre la perte de son mari trois auparavant. Elle arrive enfin à rencontrer l’homme qui lui faut surmonter ça et d’être prête pour reconstruire une histoire. Cette intrigue sur la romance et le deuil est sûrement là pour le côté romantique afin d’attirer un autre public friand de ce genre de choses. Concrètement, cela ne sert pas beaucoup à l’intérêt de la série si ce n’est à combler les épisodes.

Puis vient enfin la troisième intrigue, minorée certes mais présente, sur le frère d’Elena. En effet, il se rend compte qu’il est homosexuel sans se l’avouer. Il a du mal à en parler, à s’ouvrir aux autres ou à sa famille, il se sent perdu et ne sait plus comment gérer la situation. Le rapport avec l’histoire de la future présidente ? Aucune car cette intrigue ne sert à rien dans cette saison, alors on espère qu’elle aura un intérêt plus constructif dans la saison 2.

C’est bien là le souci de la série. Même si les scénarios sont bien écrits sans aller dans un extrême ou l’autre, on a l’impression qu’il faut remplir les cases pour tenir dix épisodes. On n’arrive pas à être captivé par cette série où chaque épisode semble « nouveau » tout en essayant de faire un lien avec ses trois fils conducteurs. On n’avance pas vraiment et en réalité, on ne voit que la vie d’une famille classique avec ses hauts et ses bas.

Heureusement, le casting est à la hauteur à commencer par Tess Romero qui incarne Elena. L’actrice est bluffante, convaincante et véhicule beaucoup d’émotions même si cette première saison n’aura pas permis de voir ses capacités pour les scènes tristes ou dramatiques. Elle se voulait ici beaucoup plus joyeuse et passionnée. Mais on sent qu’elle en a sous le capot. Son personnage est intéressant même si ça reste une collégienne classique avec de grands rêves. Trois autres personnages complètent la famille : la mère qui a du mal à se reconstruire et à aller de l’avant même si elle essaye, tout en étant une mère attentionnée ; le frère d’Elena qui se questionne sur sa sexualité et qui aime le tennis (oui il n’y a rien à dire sur lui…) ; le beau-père qui pensait avoir du mal avec les enfants mais qui se rend compte qu’il peut y arriver, que derrière ses jeux de mots récurrents il a l’oreille attentive. Une famille assez classique. Quant aux personnages secondaires, les amies d’Elena sont assez caricaturales : la rêveuse gamine et l’autre qui est celle qui veut se la jouer femme et populaire avant l’heure.

La réalisation se veut correcte et garde un bon rythme pour remplir chaque épisode. Les vingt minutes environ passe assez vite tout en ayant le temps de poser chaque histoire. Le générique est intéressant d’un point de vue visuel reprenant évidemment le concept d’un journal intime tenu par une jeune adolescente. La saison est ainsi sobre et sans fioritures.

La saison 1 de Journal d’une future Présidente a probablement des atouts mais elle n’a pas abattu ses cartes. On en ressort mitigé et un peu déçu de voir que ça reste une série classique familiale plein de bons sentiments mais qui ne semble pas avoir de lien avec son concept initial sur une future présidente.