Tron.

-


Affiche Poster Tron Disney

Réalisateur : Steven Lisberger.
Scénaristes : Steven Lisberger.
Producteur: Donald Kushner.
Compositeur : Wendy Carlos.
Société de production : Walt Disney Productions et Lisberger/Kushner.
Distributeur : Buena Vista Distribution Company.
Sortie USA : 9 juillet 1982.
Sortie française : 15 décembre 1982.
Titre original : Tron.
Durée : 1h35.
Budget : 17 millions de dollars.
Recette mondiale : Inconnue.
Recette USA : 33 millions de dollars.
Entrées Françaises : 906 149 entrées.

Résumé.

Concepteur de jeux vidéo pour la société ENCOM, Kevin Flynn avait tout pour réussir grâce à ses idées toutes plus innovantes les unes que les autres. Son talent ayant été rapidement repéré par son collègue Ed Dillinger, celui-ci récupère toutes les idées de Flynn pour les mettre à sa solde et le faire licencier. Flynn n’a alors plus qu’une seule idée en tête : se venger de Dillinger et trouver un moyen pour récupérer les droits de ses jeux vidéo. Devenu propriétaire d’une salle d’arcade, il va essayer de pirater le système informatique d’ENCOM pour trouver les preuves du vol. Le système étant protégé par le MCP (Maître Contrôle Principal), une intelligence artificielle créée par Dillinger, le chemin de Flynn est alors semé d’embûches. Lors d’une de ses infiltrations au sein d’ENCOM pour récupérer des informations précieuses, Flynn va subitement être dématérialisé pour se retrouver au coeur du système informatique.

Casting.

Kevin Flynn / Clu : Jeff Bridges (VF : Alain Dorval).
Alan Bradley / Tron : David Warner (VF : Patrick Poivey).
Lora / Yori : Cindy Morgan (VF : Béatrice Agenin).
Ed Dillinger / Sark / MCP : Robert Forster (VF : Jacques Thébault).
Dr Walter Gibbs / Dumont : Bernard Hughes (VF : Henri Labussière).

Achats.

Affiches.

Images.

En savoir plus.

Le succès et la réputation de Tron se sont acquis au fil des années. En effet, à l’instar de Le trou noir, Tron fait partie des différentes productions mises en route par Disney pour toucher un public plus adulte. Malheureusement, malgré une recette de 33 millions de dollars pour un coût de production de 17 millions, l’investissement était tel que le résultat n’a pas été celui escompté. Le film, pourtant acclamé par une partie des critiques, est alors considéré comme un échec au box office et reste boudé par une partie de son public initial, la faute à un univers peut-être trop en avance sur son temps, trop « froid » et trop futuriste pour être apprécié par le spectateur de l’époque. Pourtant, le film développe une technologie encore jamais vue pour l’époque et nous plonge dans l’univers informatique alors que ces machines ne seront considérées comme « quotidiennes » que quinze ans après. Sorti en même temps que le film, le jeu vidéo basé sur le scénario a cependant été un très grand succès, continuant à assurer la réputation de la franchise dans l’univers geek.

Malgré le travail colossal effectué sur ses effets visuels, Tron n’a pas reçu de nomination aux Oscars pour celui des Meilleurs Effets Spéciaux. L’Académie a en effet décidé qu’utiliser uniquement des ordinateurs pour la production du film revenait à « tricher » face aux concurrents qui pouvaient utiliser d’autres formes de travail, comme des maquettes.

image tron

Certains animateurs des studios Disney ont refusé de travailler sur le film par crainte de voir leur travail remplacé peu à peu par les ordinateurs. Malheureusement, le studio d’animation fermera tout de même ses portes vingt-deux ans plus tard… Cependant, plusieurs grands noms ont travaillé à la création de Tron. Dans la liste d’animateurs, on retrouve tout de même Chris Wedge (futur réalisateur de L’Age de Glace) mais surtout… Tim Burton ! Et un certain John Lasseter s’est intéressé à cette technologie et participera à la fondation quelques années plus tard des studios Pixar.

L’illustrateur français Jean Giraud, plus connu sous le pseudonyme de Moebius (créateur de la bande dessinée Blueberry), a participé à la conception graphique du film, en particulier celle des costumes.

A cette époque, les souris d’ordinateurs n’étaient pas encore monnaie courante. Chaque animation a donc été faite à l’aide d’une boîte de texte. De plus, le mouvement automatique n’existait pas encore. Il a donc fallu travailler le film image par image. Quatre studios d’informatique et d’effets visuels ont travaillé sur le film : : Information International Inc, Robert Abel & Associates, Digital Effects et Mathematic Application Group Inc.

image tron

L’ordinateur de pointe utilisé pour les effets spéciaux clés du film ne disposait que de 2 Mo de mémoire et de 330 Mo de mémoire.

Le film a été tourné en noir et blanc et fut colorisé par la suite pour donner cet aspect virtuel.

Une suite, Tron: l’Héritage a été réalisée en 2010 par Joseph Kosinski et produite par les Studios Disney, où l’on retrouve les personnages de Kevin Flynn et Alan Bradley, toujours interprétés par Jeff Bridges et Bruce Boxleitner.

Notre critique de Tron.

Disney a souvent pris des paris risqués dans la réalisation de ses projets. C’est à nouveau le cas ici avec Tron, un OVNI du cinéma pour son époque.

image tron
image tron

Alors que l’informatique commence à peine à se développer et que la jeune génération se tourne vers les bornes d’arcade avec les premiers jeux vidéo, Disney se lance dans le défi fou de faire un film mêlant ces nouvelles technologies. Alors que les dix premières minutes du film sont assez confuses, l’histoire pose enfin les rails et nous fait entrer dans ce monde virtuel. Lors de sa sortie en salles, Tron permettait de découvrir comment fonctionne (en infime partie) les rouages de l’informatique et de ses programmes. Alors que le scénario de base se veut simpliste (un concepteur qui veut reprendre le contrôle de ses créations qui lui ont été volées), on se laisse entraîner avec plaisir dans cet univers et de la manière dont les programmes deviennent « vivants » en reprenant le visage de leur concepteur.


Cependant, le film se veut assez lent malgré son côté virtuel qui pouvait apporter du dynamisme. Les très rares scènes d’actions souffrent d’ailleurs de ce manque de mouvements, perdant alors en crédibilité. Mais ce n’est pas là qu’il faut s’attarder mais sur la pièce maîtresse : les effets visuels. Tron fait très fort pour les années 1980 avec l’apport massif d’images de synthèses pour concevoir un monde virtuel, que ce soit du simple accessoire au décor en passant par les costumes. Pour un spectateur de cette décennie, la claque visuelle se fait sentir avec la 3D, des possibilités narratives nouvelles, des scènes surprenantes et irréalisables jusque là. Mais si on le regarde avec nos yeux actuels, le film souffre cruellement de son âge. Les incrustations numériques sont visibles à de nombreux endroits, les décors sont très lisses et vides, les animations sont basiques (à l’exception de la scène culte et magnifique de la course de motos). A se demander d’ailleurs ce choix artistique de vouloir faire de ce monde « virtuel » un univers entièrement conçu par ordinateur alors que des décors réels, accompagnés d’images de synthèses, auraient rendu le tout plus digeste.

image tron
image tron

Quant aux acteurs, leurs prestations laissent à désirer à commencer par le héros principal Jeff Bridges qui a du mal à nous convaincre. Quant à l’antagoniste, le MCP, il tombe dans le cliché avec ses répliques.

Pour un film aussi virtuel, la musique se veut trop électronique alors qu’il aurait été possible d’y avoir quelque chose de mieux pour apporter plus d’immersion.

Tron est donc un film culte de Disney pour son aspect technique mais il faut garder à l’esprit le côté « années 1980 » pour le voir. Baignant complètement dans l’informatique de nos jours, le film n’est pas une révolution pour nous, associé au fait qu’il a extrêmement mal vieilli.

La note de Fabien


Une prouesse visuelle pour un concept novateur à l'époque qui donne un film culte avec le temps.Tron.