Gardés au chaud sous un amas de poussières ou oubliés dans de vieux cartons au fin fond d’un grenier, ils ont parfois fait briller les yeux de scénaristes, réalisateurs ou encore animateurs, mais le destin a finalement décidé de ne jamais leur donner vie. Eux, ce sont les projets abandonnés de Disney et voici leurs histoires !
Wild Life.
Peu de gens en ont entendu parler et pourtant Wild Life devait marquer à l’époque un véritable renouveau et un sacré tournant pour le studio puisqu’il devait être le premier film en animation 3D conçu sans l’aide de Pixar.
Nous sommes en 1999, Pixar commence à monter en flèche et renouvelle le monde de l’animation en proposant des films à succès réalisés en 3D par ordinateur. Disney voyant là l’avenir du dessin animé et, ne nous le cachons pas, une source de revenus non négligeable décida de mettre en projet son premier film de la sorte entièrement fait maison. Après quelques tests d’animation sur de courtes séquences lors de l’été 2000, le projet a reçu le feu vert de la compagnie pour une mise en production.
Sur le dossier, histoire de ne pas faire les choses à moitié, on retrouve tout un tas de brillants animateurs tels que Hans Bacher du Roi Lion, Floyd Norman du Livre de la Jungle, Buck Lewis de Tarzan ou encore Mac George d’Aladdin.
Recherches graphiques du film par les animateurs !
L’équipe du film souhaitait faire quelque chose qui sort totalement de ce que les habitués de Disney avaient l’habitude de voir. Un film à l’humour plus mature, mais aussi plus satirique, que l’on retrouve peu de temps après dans Shrek et seulement maintenant dans certaines productions du groupe comme Zootopie.
Le scénario critiquait alors le monde dans lequel nous vivions et nous vivons toujours et en particulier celui de la mode et de la nuit ! Magda, une fashionista propriétaire du « Club Wild Life » fait aussi la pluie et le beau temps dans la ville en rapportant qui est « in » ou « out » à travers son magazine « Magazizi ». Mais lorsque Kitty Glitter, dirigeante d’une boite de nuit et concurrente de Magda, est déclarée « Out », sa petite affaire est mise à mal. Elle décide alors avec son petit-ami DJ de prendre sa revanche en embauchant Ella, une éléphante capable de chanter et de danser !
Recherches graphiques du film par les animateurs !
Bien loin des contes de princes et princesses et résolument moderne, Wild Life avait de quoi renouveler la firme sur le plan technique, mais aussi scénaristique là où après un nouvel âge d’or, elle commençait à nouveau à s’essouffler.
Motivé comme jamais, l’équipe avait néanmoins peur de la réaction de Disney face à se partie pris et notamment celle de Roy E. Disney, alors vice-président de la compagnie ! Ces craintes furent d’ailleurs confirmées lors de la projection du film dans son entier à l’état de story-board.
En effet, la réaction du neveu de Walt ne se fit pas attendre. À la fin du film, le monsieur part en claquant la porte et en déclarant : « Nous ne pouvons pas sortir ce film » !
Mais alors pourquoi ? L’animation ? Le scénario ? Les personnages ? Les rumeurs rapportent qu’une scène a particulièrement joué dans le refus catégorique du président de l’époque. Une séquence qui mettait en scène deux personnages homosexuels entrant dans les égouts de la ville tout en faisant une allusion « humoristique » sur le trou crée par l’homme (les égouts) et le trou de l’homme dont nous vous laisserons le soin de faire le rapprochement.
La suite, on la connait, ou pas puisque le film est désormais perdu au fin fond d’une salle d’archives du Studio ! Peut-être que le succès de Zootopie fera réfléchir la compagnie sur le potentiel des œuvres moderne et satirique, mais en attendant la vie nocturne de Wild Life reste endormi en attendant une hypothétique opportunité de revenir sur les devants de la scène.
