Interview de Brenda Chapman, scénariste de « Le Roi Lion » et « La Belle et la Bête ».

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En Octobre 2015, nous avons pu interviewer Brenda Chapman qui a travaillé pour les plus grands studios d’animations (Dreamworks, Lucasfilm, Pixar…) dont les studios Disney. Au sein de la firme aux grandes oreilles, elle a débuté dans la filiale Touchstone Pictures avec le chef d’oeuvre Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Elle a ensuite oeuvré sur les scénarios de Le Roi Lion, La Belle et la Bête et Le Bossu de Notre-Dame. Brenda Chapman a également participé au storyboard de La petite sirène et de Bernard et Bianca au pays des kangourous.

Brenda Chapman est la première femme réalisatrice d’un film d’animation (Le Prince d’Egypte) et la première femme réalisatrice à obtenir l’Oscar du Meilleur Film d’Animation avec Rebelle.


disney brenda chapman

Votre parcours.

Comment en êtes-vous venus à travailler dans le cinéma d’animation ?

J’ai toujours dessiné aussi loin que je me souvienne. Je regardais les dessins animés le samedi matin (les Looney Toons/Bugs Bunny était mon préféré), après l’école pendant la semaine et allais voir les films d’animation Disney dès qu’ils sortaient en salle. La fascination pour l’animation a toujours été présente… mais j’ignorais que des personnes les « créaient et travaillaient dessus » réellement avant d’être au lycée et être restée après l’un des films pour regarder le générique de fin ! Si ce n’est pas idiot, ça ! J’ai donc appelé Disney Animation (avant l’époque des ordinateurs et d’internet – je suis vieille), et ils m’ont envoyé une documentation sur CalArts. J’ai envoyé mon book à CalArts et ai posé ma candidature… et ma demande a été rejetée. J’ai travaillé dur pour m’améliorer et ai tenté de nouveau l’année suivante, et j’ai été admise. J’ai découvert que scénariser était ma passion, pas tant l’animation en soi, et on m’a embauchée chez Disney comme apprentie scénariste après 3 ans et 3 films à CalArts.

Vous avez oeuvré sur Qui veut la peau de Roger Rabbit ?. Quelle fut votre réaction quand on vous a dit que vous travaillerez sur un film mélangeant le dessin animé et la prise de vues réelles ?

On m’a mise sur Qui veut la peau de Roger Rabbit ?  pour que je fasse de la mise au propre pour améliorer mes compétences de dessinatrice après avoir travaillé sur la scénarisation de La petite sirène… Aussi humiliant que fut la raison, j’étais ravie de pouvoir travailler sur un projet qui allait manifestement rentrer dans l’histoire !

En 1998, vous devenez la première femme réalisatrice d’un film d’animation avec Le Prince d’Egypte de Dreamworks. Comment l’avez-vous vécu ? Etait-ce une forte pression sur vos épaules ?

Devenir réalisatrice n’était pas une chose à laquelle j’aspirais à l’origine, donc j’ai endossé la responsabilité avec une certaine hésitation. Je m’y connaissais en scénario, mais est-ce que je saurais mener à bien un film entier ? Donc oui, c’était stressant. J’ai toutefois trouvé deux incroyables coréalisateurs en les personnes de Simon Well et Steve Hickner, dont j’ai tant appris. J’ai aussi eu une équipe formidable qui était prête à me guider dans les aspects de l’animation que je n’avais fait que survoler à CalArts, tout ça pendant que je les dirigeais. C’était une expérience réellement merveilleuse.

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Vous remportez votre premier Oscar du Meilleur Film d’animation en tant que réalisatrice de Rebelle pour les studios Pixar en 2012. Est-ce pour vous la reconnaissance de toute votre carrière ?

J’ai simplement vu ça comme une reconnaissance de mon travail sur Rebelle… Je ne le voyais pas comme étant pour ma carrière toute entière.

Qu’avez-vous ressenti lorsque votre nom fut annoncé ?

Surprise. Aux anges. Heureuse de pouvoir partager avec le monde entier que Rebelle a été inspiré par ma fille.

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Votre carrière chez Disney.

Comment avez-vous intégré Disney ? Etait-ce votre objectif de rentrer dans ces studios de légendes du cinéma d’animation ?

C’était mon but ultime ! J’étais stupéfaite de commencer là-bas pile après avoir été diplômée de CalArts.

Comment concevez-vous une histoire ?

Voilà une question très courte pour une réponse qui ne saurait l’être ! J’ai tout un cours et atelier consacrés à cette question ! J’ai bien peur de ne pas être en état de tout vous retranscrire ici.

Est-il plus simple de créer une intrigue ou de créer des personnalités à des personnages ?

Cela dépend vraiment de ce qui m’inspire. Je dirais généralement qu’il est plus facile de créer la personnalité d’un personnage, mais parfois une idée pour une situation me viendra en premier. Toutefois, je pense que l’histoire repose sur les personnages, car ce sont les personnages auxquels le public s’identifie.

Vous avez travaillé sur les histoires de Le Roi Lion, La Belle et la Bête…. Pensiez-vous à l’époque que vous alliez être à l’origine des plus gros succès de Disney ?

Je n’ai pas vraiment pensé à l’aboutissement qu’auraient les films sur lesquels j’ai travaillé. Je profitais simplement de pouvoir y mettre ce que j’avais à offrir, à l’instar de mes collègues. Je crois que nous savions tous que La Belle et la Bête serait un film que les gens apprécieraient de voir, puisqu’il perpétuait la tradition Disney des contes de fées musicaux, et ce après le succès de La petite sirène. Nous étions toutefois incertains que les gens voudraient regarder des animaux qui parlent et chantent lorsque nous réalisions Le Roi Lion. Il s’agissait, après tout, du projet « de second choix ».

Une histoire d’animaux ou une histoire d’humains, est-ce la même chose à écrire ?

Oui. Tout tourne autour du personnage – est-ce que le public a de la sympathie pour le protagoniste ? Est-ce que le public ressent un lien avec la situation de l’intrigue ? C’est la même chose qu’il s’agisse d’humains, d’animaux à quatre pattes, de poissons, de robots, d’extra-terrestres, d’insectes… Les histoires doivent s’envelopper autour du protagoniste et ce qu’elle/il requiert pour en faire le but de la fin de l’histoire.

Le Roi Lion Disney Réplique The Lion King Quotes

Le Roi Lion reste pour énormément de personnes le meilleur film de Disney. Comment avez-vous abordé la conception de son histoire devenue légendaire ?

C’est une équipe de personnes qui l’a abordé, pas moi seule. Il faut garder en tête que l’animation est un processus collaboratif. Je crois que le succès de l’histoire de Le Roi Lion a résulté des atomes crochus qu’ont eus l’équipe de scénaristes et les réalisateurs. Nous avons réfléchi ensemble et avons donné le meilleur de nous-mêmes pour créer l’histoire. Nous avions des sessions scénaristiques où il y avait de bonnes comme de mauvaises idées. Les mauvaises idées donnaient souvent naissance à une nouvelle idée géniale. Nous travaillions tous ensemble et nos forces et nos faiblesses se complétaient. Un exploit difficile à réitérer diraient certains.

La Belle et la Bête est un des rares Disney ou le méchant de l’histoire meurt. Cette séquence fut-elle un défi pour vous ?

Il y a eu de l’inquiétude au sujet de la Bête tuant volontairement Gaston – est-ce que son sens de l’humanité récemment retrouvé l’autoriserait à faire ça ? Mais Gaston devait disparaitre. Kevin Harkey a crée le storyboard de la séquence à l’origine… si mes souvenirs sont bons… mais était passé à un autre film. Les réalisateurs et le responsable de scénario, Roger Allers, m’ont demandé d’essayer de donner l’impression qu’il s’agissait d’un accident. Faire simplement perdre l’équilibre à Gaston était trop facile, nous avons donc décidé que Gaston apparaitrait comme le véritable monstre, et poignarderait la Bête dans le dos, même après que la Bête lui ait laissé la vie sauve. La réaction de la Bête après avoir été poignardé – arquant le dos et faisant un geste brusque du bras en réaction à la douleur, faisant perdre sans s’en apercevoir l’équilibre à Gaston – a fait que Gaston a causé sa propre perte. C’était en fait amusant pour moi de réaliser la partie d’une séquence action, vu qu’on me donnait si souvent les scènes d’émotion. Je me suis délectée à la faire !

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Vous avez été storyboad artist pour La petite sirène et Bernard et Bianca au pays des kangourous. Comment décririez-vous ce métier ?

Lorsque j’ai commencé, un artiste de storyboard dans l’univers de l’animation était aussi scénariste. On visualisait l’affaire, on explorait les personnages et leur arc et on rédigeait du dialogue. C’était comme concevoir le film dans une bande dessinée géante très détaillée… ce qu’on appelle désormais un roman graphique. On avait un traitement ou un script, mais nous n’étions pas obligés de nous y tenir mot pour mot. Nous essayions de collaborer avec les scénaristes. Les réalisateurs voulaient que nous étoffions ce qui se trouvait sur la page, ou parfois le modifier entièrement. Les films d’animation de nos jours sont bien plus portés par le script et les artistes scénaristes sont plus tenus de suivre ce qui est indiqué sur la page.

Est-ce difficile de mettre en image une histoire ?

Je pense en termes visuels lorsque je raconte une histoire, donc dessiner une histoire par le biais d’images est quelque chose de naturel chez moi. J’ai eu la grande chance d’avoir de formidables mentors à la fois sur La petite sirène et Bernard et Bianca au pays des kangourous. Ils sont une espèce en voie de disparition – ceux qui scénarisent et dessinent en même temps. Ils étaient libres d’explorer une histoire d’un point de vue créatif et de pousser pour qu’elle soit meilleure. Pas tant aujourd’hui, malheureusement, à cause des plannings plus serrés, des budgets plus importants et l’ingérence de l’exécutif dans le processus de création.

Pour quels films Disney avez-vous eu le plus de plaisir à travailler et pourquoi ?

Arghf, voilà une question difficile ! J’ai adore travailler sur La petite sirène, parce qu’il s’agissait là de mon premier film, c’était magique pour moi ! Bernard et Bianca au pays des kangourous bénéficiait d’une formidable équipe scénaristique avec Joe Ranft à sa tête, et il m’a offert des occasions pour prendre des risques et mûrir en tant que raconteuse d’histoire et artiste. Là encore, magique ! La Belle et la Bête fut l’un de mes contes de fées préférés lorsque j’étais enfant, donc avoir à travailler dessus en tant qu’adulte a été une expérience tellement palpitante ! Là encore, il y a avait une formidable équipe scénaristique qui travaillait bien ensemble sous la supervision scénaristique de Roger Aller, avec qui j’ai partagé un bureau, et là encore on m’a donné tellement d’occasions pour mûrir. Le Roi Lion, ma première opportunité de diriger une équipe scénaristique, une très jeune équipe scénaristique, et c’était incroyablement gratifiant de travailler avec eux, les encourager et regarder certains d’entre eux devenir les meilleurs artistes scénaristiques du métier ! Mais ce que j’ai le plus apprécié a été les atomes crochus, les amitiés et le travail d’équipe avec les artistes scénaristiques Disney de tous ces films. J’ai adoré aller travailler tous les jours, riant, râlant et nous soutenant les uns les autres pour produire le meilleur travail que nous pouvions, et ensuite être récompensés en ayant contribué à la création de ces merveilleux films.

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Le cinéma d’animation.

Vous avez travaillé sur Chicken Run pour Dreamworks. Est-ce un travail plus compliqué le stop-motion ?

Je n’ai pas été animatrice sur Chicken Run, j’ai seulement crée le storyboard d’une séquence, ce qui se fait de la même façon, quel que soit le type d’animation, au moyen du dessin. Nous devions toutefois être conscients des limites physiques de personnages animés en stop motion, et conscients de la difficulté ou du coût de certains éléments.

Vous vivez les deux grandes époques du cinéma d’animation : la 2D traditionnelle et la 3D en images de synthèse. Comment voyez-vous cette évolution ? Est-ce une bonne chose ou bien vous souhaitez que la 2D garde encore la part belle ? Que pensez-vous du stop-motion ?

J’ai une préférence affective pour la 2D, mais j’apprécie tout de même l’animation en images de synthèses. Je n’ai jamais travaillé sur de la stop motion en tant que réalisatrice, mais j’adore l’apparence et la texture. Je raffole simplement de belles histoires, et espère que la meilleure technique d’animation sera utilisée pour appuyer une histoire.

L’avenir.

Quels sont vos projets futurs ?

Je travaille actuellement sur plusieurs projets. J’écris en ce moment un scénario pour un film hybride mêlant prise de vues réelles et animation avec mon mari, Kevin Lime (Tarzan, Il était une fois). C’est tout ce que je peux vous dire à ce moment précis, je suis désolée. Je développe aussi deux ou trois de mes propres projets, dont là encore je ne peux pas vous parler, si ce n’est que l’un d’entre eux s’inspire d’un conte de fées peu connu, sans princesse ! Je travaille avec mon partenaire d’écriture, Irene Mecchi (Le Roi Lion, qui a travaillé à la fois sur le film et le spectacle musical) sur une histoire relatant les origines d’un personnage célèbre. Là encore, je ne peux pas vous en parler ! Et j’ai été abordée par une compagnie chinoise pour scénariser et réaliser une version d’un ancien conte chinois… qui n’est assurément pas Le Roi Singe !

N’êtes-vous pas tenté un jour de travailler sur un film en prises de vues réelles ?

Je n’ai jamais pensé que ce serait le cas… jusqu’à récemment. J’ai lu deux ou trois scénarios que je trouve très intrigants. Mais je ne suis pas certaine de vous m’aventurer dans cette arène. On verra.

Que diriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le cinéma d’animation ?

Ecoutez votre instinct, pas des formules. Soyez professionnel(le), pas mesquin. Rappelez-vous qu’il s’agit d’un processus collaboratif : quelqu’un pourrait très bien avoir une idée meilleure que la votre. Et trouvez du plaisir quel que soit le rôle que vous jouez.

In English

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Your career.

How did you come to work for the animation industry?

I’ve drawn since I can remember. I watched cartoons on Saturday mornings (Looney Toons/Bugs Bunny was my favorite!), after school during the week and went to Disney animated movies whenever they came out in the theatre. There was always the fascination with animation… but I didn’t know that people actually “created and worked on them” until I was in high school and stayed after one of the films and watched the credits! How silly was that? So I called Disney Animation (before computers and internet – I’m old) and they sent me information on CalArts. I sent my portfolio in to CalArts and applied… and was rejected. I worked hard to get better and tried again the next year – and was accepted. I found that story was my passion, not so much the actual animation and was hired at Disney as a story trainee after 3 years and 3 films at CalArts.

You worked on Who framed roger rabbit. How did you react to being told you were to work on a film that would combine animation with live action?

I was put on Who framed roger rabbit to do clean up to better my draftsmanship after doing story on The little mermaid… As humiliating as the reason was, I was thrilled to get to work on a project that was quite obviously going to make history!

In 1998, you became the first woman to direct an animated movie with The Prince of Egypt. How did you feel during this period of your life? Was there a lot of pressure on your shoulders?

Becoming a director was not something I had originally aspired to be, so I took it on with some hesitation. I knew story, but could I carry through an entire film? So yes, it was stressful. However, I had two amazing co-directors in Simon Wells and Steve Hickner, both from whom I learned so much. I also had an incredible crew who were willing to mentor me in the aspects of animation that I had only touched on at CalArts all while I directed them. It was a truly wonderful experience.

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You won you first Academy Award for Best Animated Feature Film as Director of Brave for Pixar Animation Studios in 2012. Did you experience this as a proper recognition of your entire career?

I just felt it was recognition for my work on Brave… I didn’t think about it being for my entire career.

How did you feel when your name was announced?

Surprised. Thrilled. Happy that I could share with the world that Brave was inspired by my daughter.

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Disney.

How did you start your career at the Walt Disney Company? Was it a goal of yours, to work within these legendary animation studios?

It was my ultimate goal! I was amazed that I started there right after my graduation from CalArts.

How do you devise a story?

Such a short question for not such a short answer! I have an entire lecture and workshop devoted to that question! I’m afraid I’m not up to writing it all out for you.

Is it easier to come up with a plot or to come up with a character’s personality?

It really depends on what inspires me. I would usually say it’s easier to come up with a character’s personality, but sometimes an idea for a situation will come to me first. However, I believe that the story hinges on the characters, because the characters are who the audience relates to.

You worked as a story artist on The Lion King, Beauty and the Beast… Did you think at the time you were getting involved in what are now regarded as Disney’s greatest successes?

I didn’t really think about what the outcome would be for the films I worked on. I was just enjoying putting what I had to give into them, just as my colleagues were. I think we all knew that Beauty and the Beast might be something people would enjoy seeing, since it followed the Disney tradition of musical fairy tales, and after the success of The little mermaid. However, we all were a little uncertain whether people would want to watch talking and singing animals, again, when we were making The Lion King. It was, after all, “the B project.”

Is the process for writing stories involving animals or stories involving humans similar? 

Yes. It’s all about character – does the audience sympathize with the protagonist? Does the audience connect to the situation of the plot? That’s the same whether human, four legged animals, fish, robots, space aliens, insects… Stories should wrap around who the protagonist is and what she/he/it needs to make it to the goal of the story’s end.

Le Roi Lion Disney Réplique The Lion King Quotes

The Lion King remains for a huge number of people Disney’s greatest film ever. How did you tackle writing its now legendary plot?

It was a team of people who tackled it, not just me. Remember, animation is a very collaborative process. I think the success of The Lion King’s story came out of the chemistry of the story team, the writers and the directors. We all put our heads together and gave our best to make the story. We’d have story sessions where there were good ideas and bad. Often times, the bad ideas would spark another great idea. We were all working together and our strengths and weaknesses were complimentary to each other. Lightning in a bottle, as some would call it.

Beauty and the Beast is one of the few Disney movies where the villain of the story dies. Was this sequence a challenge for you?

There was some concern about Beast purposefully killing Gaston – would his new found sense of humanity allow him to do that?  But Gaston needed to go. Kevin Harkey boarded the sequence originally… if I remember correctly… but had moved on to another film. The directors and head of story, Roger Allers asked me to try making it look like an accident. It was too convenient to just have Gaston lose his balance, so we decided that Gaston should reveal himself to be the true monster, and stab Beast in the back, even after Beast had spared his life. Beast’s reaction to being stabbed – arching his back and flinging his arm out in pain, unknowingly knocking Gaston off balance – was Gaston’s own undoing. It was actually fun for me to get to do part of an action sequence – as I was so often give the emotional scenes. I relished it!

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You were a storyboard artist on The little mermaid and The rescuers down under. How would you describe this profession? 

When I started, a storyboard artist in animation was also a writer. You visualized the business, explored the characters and their arc and wrote dialogue. It was like drawing up the movie in a giant detailed comic book… or now called graphic novel. We would have a treatment or script, but we were not obliged to stick to them verbatim. We would try to collaborate with the writers. The directors wanted us to plus what was on the page, or sometimes change it completely. Animated films today are much more script driven and the story artists are more obliged to follow what is written on the page.

Is telling a story through pictures difficult?

I think visually when I tell a story, so drawing a story through pictures is natural to me. I was very fortunate to have some amazing mentors both on The little mermaid and The rescuers down under. They are a dying breed – those who write and draw at the same time. They were free to creatively explore a story and push to make it better. Not so much today, sadly, because of tighter schedules, higher budgets and executive’s interference in the creative process.

Which films did you enjoy working on the most and why?

Ugh! That’s a tough one. I loved working on The little mermaid, because it was my first film! It was magic for me! The rescuers down under had a great story team with Joe Ranft at the head – and he gave me opportunities to take risks and grow as a storyteller and artist. Again, magic! Beauty and the Beast was one of my very favorite fairy tales when I was a child, so to get to work on it as an adult was so exciting! Again, it was a great story team who worked well together under the story leadership of Roger Allers – whom I shared an office with, and once again was given so many opportunities to grow. The Lion King – my first chance to lead a story crew – a very green story crew – and it was so incredibly rewarding to work with them, encourage them and watch them become some of the best story artists in the business! But what I most enjoyed was the chemistry, the friendships and the teamwork with the Disney story artists of all those films. I loved going in to work everyday, laughing, grousing and supporting each other into doing the best work we could, then being rewarded by having helped to create these wonderful films.Arghf, voilà une question difficile !

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Animation.

You worked on Chicken Run. Is stop-motion animation a trickier process?

I was not an animator on CHICKEN RUN – I merely boarded one sequence – which is done the same, no matter the type of animation – by drawing. However, we had to be aware of the physical limitations of stop motion characters, and aware of how difficult or expensive certain things were.

You have lived through the two greatest eras of animated filmmaking: traditional 2D animation and 3D animation with computer-generated imagery. How do you view this evolution? Is it a good thing or would you rather 2D animation still held centre stage? 

I have a sentimental preference for 2D, but I still enjoy CG. I’ve not worked in stop motion as a director – but I love how they look and feel. I just love a good story, and hope the best method of animation is used to support a story.

The future.

What are your upcoming projects?

I am working on several projects right now. I am writing a script for a live action – animation hybrid with my husband, Kevin Lima (Tarzan, Enchanted), at the moment. That’s all I can tell you about right now. Sorry. I’m also developing a couple projects of my own – again – which I can’t tell you anything about, other than one is based on an obscure fairy tale – with no princess! I’m working with my writing partner, Irene Mecchi (The Lion King – both movie and stage show) on an origin story of a famous character, again, I can’t tell you about! And I’ve been approached by a Chinese company to write and direct a version of an old Chinese story… that is most definitely not The Monky King!

Are you in any way tempted to work some day on a live action movie?

I never thought I would… until recently. I’ve read a couple of scripts that I find very intriguing. But I’m not sure if I want to venture in that arena. We’ll see.

What advice would you give someone wanting to enter the animation industry?

Listen to your gut, not formulas. Be professional, not petty. Remember it’s a collaborative process – someone just might have a better idea than you. And find the joy in what ever part you play.

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